Algérie - Réglementation

Passage au week-end universel : L’Algérie aux antipodes de ses intérêts économiques


Le gouvernement continuera-t-il à ignorer les multiples appels émanant des opérateurs économiques, du Conseil national économique et social (CNES), des partis politiques et de la centrale syndicale (UGTA) en vue d’un retour rapide au week-end universel (samedi et dimanche) ? Il y va en effet de l’intérêt économique du pays. Au plan financier, les retombées négatives du passage, en 1976, au week-end algérien (jeudi et vendredi) sur l’économie nationale ne sont plus à démontrer.

Les études faites jusque-là sur le sujet avancent le chiffre de 5 millions de dollars de manque à gagner par jour pour l’Algérie. Selon les experts de la Banque mondiale, le passage au week-end universel devrait générer au bas mot « une croissance de 3% du Produit intérieur brut (PIB) ». Cette institution monétaire internationale a invité à plusieurs reprises le gouvernement algérien à observer le repos hebdomadaire les samedi et dimanche. Une analyse de la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, fait ressortir que le repos hebdomadaire les jeudi et vendredi coûte à l’Algérie entre 500 et 750 millions de dollars par an ! L’étude rappelle également que même les services gouvernementaux algériens avaient estimé le coût par jour de décalage à 150 millions de dollars par an, puisque l’économie mondiale vit au rythme de jours ouvrés du lundi au vendredi inclus. L’Algérie est désormais le dernier pays du Maghreb à avoir une semaine de trois jours d’activité économique pleine pour ses échanges avec l’étranger (lundi, mardi et mercredi). Les pays voisins, le Maroc et la Tunisie, et depuis 2005, la Mauritanie, ont tous opté pour le week-end universel. Des pays arabes et musulmans, connus pourtant pour leur conservatisme, ont tranché cette question loin de toute idéologie et par pragmatisme économique. Les derniers en date à avoir changé les jours de congé hebdomadaire sont les Emirats arabes unis et le royaume de Bahreïn. Ils ont adopté, tout récemment, un nouveau week-end pour se rapprocher des congés hebdomadaires en vigueur en Occident et dans d’autres pays. Leurs gouvernements ont décidé que les jours de congé hebdomadaire dans le secteur public seraient vendredi et samedi, au lieu de jeudi et vendredi, dans un souci d’alignement sur les marchés internationaux. Les arguments nationaux sont suffisamment valables dans ce cadre. Certaines sociétés de droit algérien, à capitaux nationaux ou étrangers, ont instauré par souci de rentabilité et d’efficience économique non pas le week-end universel, mais semi-universel, dans sa version arabo-musulmane du vendredi-samedi. Les experts s’accordent à reconnaître que cette transition hebdomadaire permettrait de progresser vers le week-end universel de samedi et dimanche. L’économie algérienne perd, en effet, quatre jours de travail par semaine dans ses rapports économiques et commerciaux avec ses partenaires étrangers.



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