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Ouargla : Khobz El Mella, une tradition culinaire bien ancrée chez les populations nomades




Les populations nomades dans de la région frontalière d'El Borma (420 km au sud-est de Ouargla) restent fortement attachées à leurs traditions ancestrales dans la préparation de «Khobz El Mella», très connu comme «le pain typique du Sahara». «Khobz El Mella est une variété de galettes traditionnelles, cuites dans le sable sous les braises appelées localement El Bougha», a expliqué Abdelkader (éleveur-camelin), rencontré par l'APS dans la localité d'El Guelta, aux alentours d'El Borma.Préparé notamment par des hommes en plein air, ce pain traditionnel nécessite beaucoup d'efforts pour son pétrissage à la main jusqu'à ce que la pâte soit homogène et parfaitement souple, a-t-il fait savoir, en précisant que cette phase consiste à mélanger la semoule en lui rajoutant un peu de sel et de l'eau par petites doses jusqu'à obtenir une pâte molle et lisse. «Il faut abaisser la boule de pâte avec la paume de la main et les bords avec les doigts pour obtenir une grosse galette d'environ 2 cm d'épaisseur», poursuit Abdelkader dans le détail et avec une gestuelle pour bien se faire comprendre. La pâte est ensuite farcie, le plus souvent avec une sauce tomate épicée avec des légumes, dont l'oignon râpé ou coupé en petits morceaux.
Certains préfèrent déguster «El Mella» sans farce, a-t-il dit. Au moment où la galette repose, un feu est allumé sur le sable, et une fois ayant bien pris, l'on écarte les braises et on creuse un trou au milieu pour y déposer la galette avant de la recouvrir de sable et de braises pour la faire cuire. Une fois entièrement cuit, le pain est retiré des cendres et rincé avec de l'eau pour enlever les résidus de sable et de cendres, et être ainsi prêt à être servi, notamment avec du malfouf (foie enrobé de graisse et grillé au feu de bois), du méchoui (viande bovine ou cameline) et l'incontournable thé à la menthe ou lait de chamelle, a-t-il ajouté.
La galette est également utilisée dans la préparation de la «Fetfouta», la «Taguella» (ou Taghella). Elle est émiettée dans un plat large et arrosée d'une sauce avec des légumes et des morceaux de viande (ovine ou cameline), de préférence dans une grande gassaâ (jatte en bois) pouvant réunir plusieurs personnes, indique Abdelkader.
Ce plat emblématique des populations du Sahara, bédouines, nomades et touarègues est aussi leur nourriture de base. Plusieurs amateurs de tourisme saharien approchés par l'APS ont mis l'accent sur l'importance de promouvoir le tourisme culinaire, considéré aujourd'hui comme un facteur valorisant les particularités naturelles, patrimoniales et culturelles des régions. La promotion de l'art culinaire de chaque région est classée au même titre que les autres prestations touristiques, notamment dans les zones sahariennes. Cantonnée à son seul statut d'une des importantes zones de l'industrie gazière et pétrolière du pays, la région d'El Borma, qui repose sur une mer de sable composé de dunes fascinantes du grand Erg oriental, peut devenir une destination touristique de choix, estiment-ils.
Préserver le patrimoine culturel de la région
En dépit de l'insuffisance des ressources financières, des efforts sont consentis par le mouvement associatif à El Borma, à l'instar de l'association culturelle «El Assala» (Authenticité) dans le but de préserver le patrimoine culturel de la région, y compris l'art culinaire traditionnel qui mérite aussi d'être remis en valeur, estime le président de l'association, Ali Zengui.
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