Algérie - Revue de Presse

Opération de relogement à Tipaza



Mécontentes, des familles protestent A la veille de l?opération de relogement des familles qui habitent à l?intérieur d?un site archéologique, à l?entrée est du chef-lieu de la wilaya, des mères de famille et leurs enfants ont protesté hier contre la manière avec laquelle les autorités locales ont décidé de leur faire quitter les lieux. Pour rappel, les autorités avaient mis en ?uvre un plan de sauvetage du site de Tipaza, site du patrimoine culturel mondial classé, en péril depuis 2002, par le Comité mondial du patrimoine, pour son reclassement conformément aux directives des experts de l?Unesco. Des travaux avaient eu lieu pour drainer les eaux. Plusieurs familles avaient érigé des bâtisses à l?intérieur du site archéologique, sans que les autorités locales ne daignent les empêcher. Des mères de famille ont vendu leurs bijoux pour construire leurs maisons, sans avoir obtenu le permis de construire. Selon le chef de daïra de Tipaza, des séances de travail ont eu lieu en présence de toutes les parties avant l?exécution de cette opération. Au total, selon nos différentes sources, 35 familles sont concernées. Parmi elles, un certain nombre occupe le site archéologique depuis des décennies. Le P/APC de Tipaza a eu droit à un chapelet d?injures de la part des manifestantes, lui qui prépare sa candidature sous la casquette du RND pour les prochaines législatives. « Je vous représente », dira-t-il aux citoyens mécontents de sa gestion des affaires publiques locales. « Je vous soutiens si vous refusez de quitter vos maisons, mais retirez-vous de la route », ajoutera-t-il. « Je sais qu?il y a des personnes qui vous ont poussés à agir de cette façon », déclarera le chef de la daïra de Tipaza. « Je suis persuadé qu?il y a manipulation », enchaînera-t-il. Le commissaire Wahid Dia tentera de calmer les familles dont certaines ont ramené leurs bébés avec elles : « Sil vous plaît, barrer la route nationale et empêcher la circulation est un acte interdit par la loi. Je vous demande de vous retirer », conclut-il. « Les négociations sont en cours avec les citoyens pour s?entendre définitivement sur les affectations », nous déclare un responsable. « Il y a 15 F3, 17 F2 et 8 F1, pour une quarantaine de familles », conclut-il. Les familles brandissaient l?emblème national, mais n?ont pas cessé de critiquer les pouvoirs publics et leur maire. « Vous voulez nous avoir, il n?en est pas question, rétorquent-elles aux responsables locaux, donnez-nous des documents officiels pour nous assurer dans notre relogement. Mais où est parti l?argent que nous a alloué l?Unesco ? », se sont interrogées les mères de famille et les enfants. La ville de Tipaza avait enregistré un grand embouteillage. Les habitants contestataires quitteront-ils leurs maisons aujourd?hui ,comme prévu, afin de « nettoyer », cette partie du site du patrimoine culturel mondial. « Mais pourquoi ces mêmes autorités communales qui ont fermé les yeux sur les constructions illicites, viennent aujourd?hui évacuer ces familles qui ont sacrifié leurs économies pour construire sur ce site même ? », s?interrogent nombreux observateurs qui se trouvaient sur les lieux.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)