Algérie - Actualité littéraire

Oeuvre de langage et œuvre d'art
L'œuvre d'art dont il est question, est le fruit d'un travail d'écriture d'un écrivain qui a donné le meilleur de lui-même pour lui donner une forme esthétique ; c'est aussi une œuvre de langage bien élaboré et propre à une communauté.
Un texte littéraire est une production écrite ou orale esthétique produite par un écrivain connu pour ses talents par opposition au langage commun à des millions d'utilisateurs. Une œuvre d'art porte une signature plus ou moins célèbre ; elle peut faire l'objet d'une imitation mais elle reste une production d'un auteur qui l'a conçue et lui a donné naissance. Elle est comparable à toute autre œuvre d'art dans d'autres domaines : culinaire, musical, pictural ou artisanal : poterie, bijouterie traditionnelle, tissage.
Une œuvre de langage
C'en est une avant tout, écrite en langage relevé et nettement supérieur par rapport au langage relâché et marqué par une mosaïque d'erreurs d'ordre syntaxique, sémantique, morphologique. Pour qu'une œuvre de langage soit reconnue comme une œuvre d'art, elle doit être la perfection sur le plan du langage, ce qui laisse supposer une maîtrise satisfaisante de la syntaxe et une connaissance parfaite de toutes les variantes lexicales pour l'auteur du texte qui possède en outre une réelle aisance pour la mise en forme. C'est là qu'il faut faire la distinction entre langage et langue. On appelle langage l'utilisation personnelle de la langue, commune à un ensemble de communiquant dans un pays donné. Un individu s'exprime en utilisant un langage avec son vocabulaire propre, ses idées, ses accents, son intonation, enfin tout ce qui fait l'ensemble des particularités du locuteur parlant une langue, bien d'une communauté.
Une langue s'enrichit au fil du temps si chaque locuteur fait l'effort personnel d'améliorer son niveau de langue par l'utilisation au quotidien de son langage. Nous pouvons dire que l'évolution d'une langue dépend de ses utilisateurs et cela est valable pour toutes les langues qui se parlent et s'écrivent dans le monde. On peut imaginer une langue scientifique, parlée par un ensemble de peuples avancés et évoluant parmi des inventions et découvertes, elle prend une envergure internationale. Le génie du peuple qui parle une langue, fait de cette langue un outil incommensurable de travail qui facilite les échanges et incite à la création littéraire. On assiste à une prolifération d'écrivains et journalistes qui produisent dans la diversité : des pièces de théâtre romans, nouvelles, contes, et petites histoires pour enfants, revues, magasines.
Il y en a pour tous les goûts et la lecture va bon train. Le génie de la langue, c'est la capacité qu'a cette langue à pouvoir inventer des mots nouveaux, admettre des néologismes, à faire des emprunts à d'autres langues. Lorsqu'on analyse le vocabulaire d'une langue de n'importe quel pays, on découvre des emprunts lexicaux inimaginables de domaines différents et d'origines diverses. Lorsque l'écrasante majorité de tous âge trouve à lire, chacun ce qui lui convient, toute l'année, tout le temps et toute la vie, il y a de fortes chances d'assister à l'émergence de nouvelles générations d'hommes et de femmes de lettres, avec une diversité de formes d'écritures avec chacun son style, ses idées, ses genres. Le contact permanent avec les textes littéraires donne l'envie d'écrire pour être l'auteur de productions littéraires et d'avoir son nom parmi les hommes de lettres.
Un texte littéraire est une œuvre d'art
Produire une œuvre n'est pas chose facile, il faut beaucoup de talent, une écriture qui plaise, des sujets passionnants qui développent la réflexion. Comme écrivains ayant produit des œuvres d'art, il faut citer Kateb Yacine et Tahar Djaout. Pour les apprécier, il faut les comprendre. Le plus petit texte journalistique, d'une demi page de Kateb est une œuvre d'art, on en a eu la preuve: c'est bien écrit, chaque mot est à sa place, c'est beau et agréable à la lecture. Le contenu est également remarquable, les idées sont pertinentes et se suivent dans un ordre logique. Pas de répétitions inutiles et quand il en a, elles sont fondées. Celui qui achète «Le Polygone étoilé» se vante d'avoir fait une bonne acquisition qu'il conserve jalousement.
On conserve une œuvre d'art, ce n'est pas en tant qu'œuvre de langage correcte par son écriture, mais juste par le contenu en sa qualité d'œuvre esthétique au sens plein du terme. Une œuvre d'art c'est-à-dire bien élaborée au sens d'identification et de valorisation des textes littéraires qui leur confèrent la qualité d'œuvres esthétiques et à vie. Il y a des textes littéraires qui de leur temps et du vivant de leurs auteurs sont passés inaperçus pour diverses raisons, ils ont fini par être reconnus comme œuvres d'art. Ce fut le cas de «Kalila oua Dimna» de son temps. Ce fut le cas des œuvres d'art de Baudelaire qui n'avaient pas été reconnus comme telles de son temps. Une œuvre d'art peut ne pas être reconnue comme telle par ses contemporains pour des raisons de niveau qui ne donne pas la possibilité de l'apprécier à sa juste valeur.


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