Algérie - A la une

"Nous n'avons pas le droit de nous arrêter"



Malgré l'agressivité des serviteurs de la contre-révolution, les intimidations du pouvoir, la chaleur de ce début d'août qui atteint les 40° à l'ombre et les man?uvres du système avec son panel de Karim Younès, les Bordjiens et les M'silis ont manifesté en grand nombre ce 24e vendredi. "Comment voulez-vous qu'on lâche, quand on voit que les résidus de la bande à Bouteflika se réveillent, dirigent le pays et font tout pour étouffer le hirak ' Nous n'avons pas le droit de nous arrêter maintenant et de laisser la révolution entre les mains des opportunistes", affirme un jeune manifestant brandissant une pancarte hostile au régime et au panel. "Le panel est l'un des têtards du pouvoir", lit-on sur une autre pancarte. "Au lieu de sauver l'Algérie, nous sommes en train de nous défendre contre ces intrus qui n'aiment que leurs intérêts personnels. Mais cette situation nous donne du courage, de l'énergie et l'envie de continuer notre combat jusqu'à l'avènement d'une Algérie libre et digne", poursuit-il.C'est le sentiment qui a dominé la journée de révolte populaire d'hier, qui entame une autre phase de résistance avec la même détermination. Si, en effet, la mobilisation de l'insurrection pacifique est inférieure en nombre comparée à celle des semaines précédentes, elle ne perd rien de sa vigueur. Aussi inlassable qu'irréductible, le "peuple du vendredi" ne se laisse gagner ni par le doute ni par la peur ou la ruse. "À la ruse du pouvoir et de ses agents, nous opposons l'intelligence collective d'un peuple qui se soulève. Aux intérêts étroits qu'ils défendent, nous proposons un idéal de bonheur pour toute l'Algérie", lance à haute voix khali Mokhtar aux jeunes manifestants venus des quatre coins de la wilaya.
Juste après la prière, dans la joie qui accompagne les marches du vendredi, les Bordjiens appellent pour la première fois à la désobéissance civile : "La désobéissance civile est en route", "Le peuple veut l'indépendance", "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Pouvoir assassin", "Le peuple veut l'indépendance", "Pas d'élection avec les bandes". Inévitablement, les figures politiques au pouvoir n'ont pas été épargnées par les virulentes critiques des manifestants. Gaïd Salah, Bensalah, Bedoui et Karim Younès en ont eu pour leur grade.
Tout au long de la marche, les manifestants ont rejeté la démarche et réitéré la revendication d'une présidentielle et d'un dialogue sans les symboles du système. Mêmes slogans et pancartes à M'sila, Bou Sâada, Bordj Bou-Arréridj et Ras El-Oued. Les pancartes sur lesquelles est gravé "Karim Younès dégage" ont fait surface en grand nombre hier. Le panel qu'il conduit a été la cible des manifestants.
En effet, le rejet de cette nouvelle "offre empoisonnée" est sans appel : "Pas de dialogue avec les bandes" ou "Dites à Karim Younès que c'est le peuple qui décide" ont retenti fortement comme pour signifier le rejet du panel et de ses idées. "Non seulement les engagements pris par la Présidence n'ont pas connu un début d'exécution ? et le chef d'état-major de l'ANP a clairement signifié en milieu de semaine son rejet des préalables qu'il a assimilés à des diktats ?, mais Karim Younès accepte et s'aligne avec le système", disent les manifestants.
Ainsi, Karim Younès, ancien président de l'Assemblée nationale (2002-2004) apparenté au FLN, figure désormais sur la liste des personnalités contestées par le mouvement populaire. "Il vient de prouver qu'il n'a pas changé et qu'il est un commis du pouvoir", crient les manifestants.
Notons qu'aucune interpellation n'a été opérée à Bordj Bou-Arréridj et à M'sila.

Chabane BOUARISSA
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