Algérie - Revue de Presse


Il est bon, comme mardi dernier sur les ondes de la radio Chaîne III, d?entendre ces mots qui nous changent d?un trop-plein de religiosité, colportée à satiété en ces temps d?islamisme de bazar : « On a vu des bébés se suicider parce qu?ils ont perdu l?odeur de la mère et son sein ; le bébé a besoin de cet humus. Le taux de mortalité est dramatique dans les accouchements en dehors des structures sanitaires. Il faut qu?on sache que toute femme doit pouvoir accoucher librement dans les institutions sanitaires sans qu?on lui demande les origines du bébé. » La dame, auteur de cette alerte humanitaire, militante associative, sait de quoi elle parle, comme les autres intervenants de la table ronde pointant nombre de moyenâgeuses barrières dressées contre leurs actions de soutien à l?enfance en détresse. Ainsi cette question d?un enfant rapportée par sa mère adoptive : « Pourquoi vous ne m?avez pas porté sur le livret de famille ? » C?est une honte, dit-elle, que depuis 1971, ce droit ne soit pas adopté parce que le ministère de l?Intérieur bloque l?aboutissement de la kafala. Cette situation de non-droit, infligée dès les premiers jours de leur vie aux enfants nés hors mariage est l?un des stigmates les plus terribles de la nouvelle société algérienne assoupie sous la rente et la corruption. Dans ce non-droit généralisé minant l?avenir du pays, le totem père de la nation, le parti FLN, persévère depuis deux ans à patauger dans des guéguerres claniques d?accès aux pompes du pouvoir et ses gains. Le même week-end passé des derniers jours du Ramadhan, le siège du parti a été soumis à un énième pugilat entre redresseurs et redressés ; des manifestations de la population dans la paisible commune de Chbaïta Mokhtar (15 km de Annaba) contre le chômage et l?insécurité, et une autre démonstration de rue dans l?aussi paisible bourg de Aïn Melh, proche de M?sila. Mort d?un adolescent ici, et en commun, rapporte la presse, des mots injurieux des services de l?ordre proférés contre les manifestants. Au point que le ministre des Collectivités locales a dû promettre que « personne n?a le droit de piétiner la population de Aïn Melh, l?auteur de cette réflexion sera sévèrement sanctionné ». Dans la traînée de poudre de l?Etat de non-droit et ses manifestations frappantes actuelles, de petits groupes d?émirs d?émeutes passées à Tizi Ouzou n?hésitent pas à accaparer, en butin de guerre, les biens publics. Leurs aînés au nom du FLN, en 1962, n?ont-ils pas fait main basse sur les propriétés des colons ?



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