Naama - Tourisme Divers

Naâma : des potentialités touristiques mal exploitées




Naâma : des potentialités touristiques mal exploitées
Parmi les nombreux sites touristiques de la wilaya de Naâma, Haoudh Ed-Daïra est de loin le plus attractif. Cependant aucune infrastructure d’accueil n’y est implantée pour y séjourner ne serait ce que l’espace d’une journée. Nombreux sont les visiteurs qui viennent parfois d’aussi loin que les wilayas d’Oran et de Sidi Bel-Abess ou de Béchar. Mais, une fois la visite du lac terminée, ils se précipitent vers les moyens de transport pour regagner la ville de Mécheria à une soixantaine de km, et pour cause…Il n’existe à Aïn BenKhelil ni hôtel ni restaurant pour laisser libre cours à ces vagues de touristes nationaux de rester musarder quelques temps encore sur les lieux, contribuer au développement local plutôt que de n’y consacrer que les frais du transport. De par ses paysages féeriques et son importante biodiversité (faune et flore), le site de Haoudh Ed- Daïra situé à un jet de pierre de la commune d’Aïn Ben Khelil est une destination très prisée des visiteurs locaux et nationaux. Il reçoit approximativement 5.000 visiteurs par an. Il serait judicieux qu’une auberge de jeunes soit édifiée dans le territoire de la commune d’Aïn Benkhelil dans le cadre de la promotion de l’écotourisme de masse dans la région. Ce lac, localement appelé Haoudh Ed-Daïra, s’étend sur 23 430 hectares. Il a été classé sous le n° 1426 du 12 décembre 2004 et inscrit par le gouvernement algérien sur la liste des zones humides dans le cadre de la convention ratifiée à Ramstar en Iran en 1971. Pour rappel, l’Algérie compte une centaine de zones humides dont seulement 50 sites sont inscrits sur la liste Ramstar. Ces derniers s’étendent sur une superficie globale de trois millions d’hectares. La wilaya de Naâma compte, à elle seule, trois zones humides à savoir Haoudh Ed-Daïra à Aïn Benkhlil, une deuxième à Tiout et une troisième à Hammam Ouarka. Hormis la manifestation annuelle à caractère environnemental, rien n’est fait pour l’exploitation de cette potentialité touristique par excellence dans le domaine de l’écotourisme en particulier. La direction du tourisme, la DRH, la D.E, la DEW, la DSA, le Haut commissariat du développement de la steppe et les élus locaux doivent mettre la main à la pâte pour faire valoir cette image touristique tant à l’échelle nationale qu’internationale. Les passionnés et défenseurs de la nature que comptent les associations locales à caractère écologique se démènent tant bien que mal à faire prendre conscience à la population et aux décideurs des enjeux environnementaux et de la richesse de la diversité biologique de la wilaya.Le lac de Haoudh Ed-Daïra a pour particularité de représenter un fort intérêt pour la faune sauvage et plus particulièrement pour l’avifaune sédentaire ou migratrice d’intérêt global qui le fréquente régulièrement : Flamand rose, Héron, Canard colvert (Anas platyrhynchos), Canard pilet (anas acuta), Ibis, Canard souchet (Anas clipeata), Poule d’eau, Echasse blanche, Cigogne blanche, Bécasse, le tadorne casarca, etc… Le recensement effectué en janvier 2014 faisait état de la présence de près de 572 747 volatiles toutes espèces confondues. Certains volatiles procèdent à la nidification peu de temps après leur arrivée sur les lieux.Il faudrait bien signaler qu’il n’y a pas que le lac de Haoudh Ed Daïra qui soit en mesure d’attirer ces centaines, voire des milliers de visiteurs, la wilaya de Naâma possède plus d’une corde à son arc dans le domaine de l’écotourisme. Elle possède en premier lieu, deux autres zones humides dont l’une est située à Tiout et l’autre à Hammam Ouarka. Viennent ensuite les 12 stations de gravures rupestres que compte la wilaya de Naâma. Leur localisation a été dressée comme suit. Elles ont été recensées et numérotées dans l’ouvrage, 12 appartiennent à la région d’Aïn-Sefra : Oued Dermel (n° 7 et 8), Hadjra m’Guil (9), Oued Lar’ar (10), El Hadj Mimoun (11), Djénein Bou Zreg (12), Hassi Sliman ben Moussa (13), Moghar et-Tahtani nord (14) et sud (15), Hadjra Mahisserat (16), Tiout nord (17) et sud (18). 4 d’entre elles font l’objet de descriptions. La station d’Oued Dermel. Le site se trouve à 4 km au sud-ouest de la petite gare d’Hajrat Lemguil. Entre deux petits pitons rocheux passe la route menant d’Aïn-Sefra à Béchar. Sur le piton situé à l’ouest de cette route un ensemble de gravures figure quatre personnages longiformes associés à deux quadrupèdes aux pattes effilées, une antilope ou une chèvre et un bélier. Un bœuf de style différent apparaît plus tardif. Le premier personnage, à gauche, qui mesure 50 cm porte une ceinture prolongée par un pagne ou une queue postiche et, à hauteur du coude droit, un objet en forme de haricot qui pourrait être un bouclier. Le deuxième personnage, dans la position des orants, ne manifeste pas ces détails vestimentaires tandis que le troisième, mesurant 80 cm, est semblable au premier. Un quatrième personnage est de plus petite taille. Selon Henri Lhote (p. 11), l’ensemble « est à rapporter à l’« école de Tazina » (du nom de la station de la région d’El Bayadh).
La station de Hadjrat Mahisserat
Henri Lhote se borne à noter que la célèbre station (ensemble d’éléphants) s’est trouvée défigurée, toute une partie des traits ayant été recouverte d’une peinture jaune indélébile.
La station de Moghrar Tahtania
Situées en amont du village toponyme, les gravures se trouvent sur des dalles horizontales. La station est, avec celle de Tiout, l’une des plus anciennement connues dans le Sud-oranais. Elle a été moulée et déposée au Musée du Bardo d’Alger. Parmi les figures, la plus remarquable est la « momie », selon l’identification de Flamand, que Lhote à la suite de Vaufrey interprète plutôt comme un félin ligoté replié sur lui-même. Les autres gravures représentent des bovidés, des autruches (notamment une superposition de seize d’entre elles limitées à leurs seuls cous), plusieurs personnages dont un orant, vêtu d’un pagne et coiffé de plumes, associé à un bélier. Leur style et leur technique les apparentent à « l’école de Tazina ».
La station de Tiout nord
La station située au nord du village de Tiout est connue depuis 1847.La station de Tiout sud n’est découverte qu’en 1967. On y rencontre trois éléphants de 1,80, 1,28 et 1,15 m de hauteur. Les premiers apparaissent de réalisation médiocre ou assez raide, le dernier est en revanche de très beau style. Pour Lhote la juxtaposition des animaux est intéressante car « ils présentent trois styles, trois techniques de trait et trois profils différents ainsi que trois formes d’oreilles différentes, alors qu’ils sont incontestablement de la même époque ». D’autres gravures représentent des asiniens.Un autre atout qui pourrait drainer les amoureux de la préhistoire, le dinosaure de Sfissifa. En 2004, des restes d’un dinosaure ont été découverts précisément dans le Mont de Rouis El Djir, à Oulakak, daïra de Sfissifa, dans la wilaya de Naâma, dans l’Atlas saharien occidental. Le site est à mi-pente du versant nord du mont Rouis El Djir, dans une série continentale détritique du Jurassique moyen indéterminé, qui recouvre les marno-calcaires du Jurassique inférieur.Le dinosaure découvert a été nommé Chebsaurus, vu son âge juvénile. C’est un « Eusauropode », un Sauropodes primitifs du Jurassique inférieur et moyen situé entre 204-160 millions d’années, et qui fait probablement partie de la famille des Cétiosauridés. Malheureusement, les seuls restes fossiles de ce dinosaure appartiennent à une espèce juvénile qui mesurait entre 8 et 9 mètres. Tout spécimen adulte de cette espèce est pour le moment inconnu de par le monde. Parce que les dépôts continentaux du Jurassique inférieur et moyen affleurent rarement, l’histoire des dinosaures Sauropodes est très mal connue avant la radiation des Néo sauropodes, à la fin du Jurassique moyen. Mais la découverte de ce Sauropode primitif, provenant du Jurassique moyen de l’Atlas saharien occidental (Haut Atlas algérien), apporte quelques informations supplémentaires sur l’évolution des Sauropodes du milieu du Jurassique. Chebsaurus algeriensis représente le Sauropode algérien le plus complet connu à l’heure actuelle, seuls quelques restes épars ayant été trouvés auparavant. Les restes de Chebsaurus ont été retrouvés dans une succession marno-calcaire de 60 cm d’épaisseur intercalée par de gros bancs de grès, datée du Jurassique moyen. D’autres Sauropodes ainsi que des Théropodes de grande et moyenne taille ont été découverts dans les monts des Ksour de l’Atlas saharien occidental, région où on a retrouvé Chebsaurus. La végétation devait être composée de bennettitales (Cycadeoidea), car un fragment y a été retrouvé. Malheureusement, il n’apporte aucune information sur la datation du site car cette plante est commune à tout le Jurassique. Afin de résumer sa description, Chebsaurus devait mesurer dans les 8 à 9 m de long. Il s’agit d’un Sauropode qui était encore au stade juvénile, car les centres de toutes ses vertèbres ne sont pas soudés en arcs neuraux. Chebsaurus se différencie d’autres Sauropodes du Jurassique inférieur et moyen (comme Shunosaurus lii et Ferganasaurus verzilini d’Asie, Cetiosaurus oxoniensis d’Europe, Patagosaurus fariasi d’Amérique du sud, Tazoudasaurus naimi et Atlasaurus imelakei d’Afrique du nord, puis Vulcanodon karibaensis d’Afrique du Sud) sur la base de nombreux caractères anatomiques.Fragment d’un os long du dinosaure sauropode Chebsaurus algeriensis découvert dans les monts des Ksour (Atlas saharien occidental).
Moghrar Tahtania, le fief du Cheikh Sidi Bouamama
L’oasis de Moghrar Tahtani est connue pour ses stations rupestres, son petit musée de la préhistoire, la Tour du Ksar et son vieux Ksar qui, jadis, fut le fief du Cheikh Bouamama, personnalité incontournable de l’histoire algérienne de lutte contre le colonialisme.
L’existence en ce lieu des foggaras, système ancien d’alimentation et de distribution, datant d’au moins le 11ème siècle en fait un site qui est représentatif au niveau du Sahara. En outre le système de foggaras est unique en son genre, surtout que dans cette oasis il est malheureusement à son dernier stade de conservation en raison de l’assèchement de la nappe initiale. Au niveau de Moghrar, la faune ornithologique est importante. La première liste a été établie par Heim de Balzac (1928).
Les espèces caractéristiques sont représentées par le Bec croisé Loxia curvirostra, le Pigeon ramier Columba palumbus, le Merle bleu Monticola solitarius, le Guêpier d’Europe Merops aplaster, la Huppe fasciée Upupa epops, le Circaète jean-le-blanc Circaetus gallicus, l’Aigle de Bonneli Hieraetus fasciatus, le Gypaète barbu Cypaetus barbatus, la Perdrix Alectoris spatzi. Les espèces migratrices sont la Pie grièche à tête rousse Lanius senator, la fauvette orfée Sylvia hortensis, le Pouillot de Bonelli Phylloscopus bonelli, le Gobe-mouche gris Muscicapa striata, le coucou-geai Clamator glandarius et le coucou gris Cuculus canorus et la tourterelle des bois Streptopelia turtur.
Cette dernière est connue sur les Monts des ksours. Elle a une ressemblance avec Glandarius oenops Witho du Maroc. Ces espèces peuplent les oasis. Selon les gravures et les peintures rupestres, la faune sauvage abondait ici, l’Antilope bubale, la gazelle, l’antilope adax.
Hammam Aïn-Ouarka, une source thermale en manque de structures d’accueil
Selon les études des sources faites en 1903 par les chercheurs Vidal et Deluc respectivement médecin-major et pharmacien, les eaux de Hammam Aïn-Ouarka seraient analogues à ceux de la source de Bourbonne-les-Bains en France et à ceux de Hammam Righa, wilaya de Aïn-Defla. Les curistes y viennent de la région et des wilayas de Béchar et d’El Bayadh pour se soigner des affections rhumatismales chroniques, des maladies de la peau. Malgré les efforts déployés, les structures d’accueil demeurent insuffisantes devant l’arrivée des curistes en masse entre mars et septembre.
Bien que ce soit une zone hautement touristique, la wilaya de Naâma demeure est encore peu fréquentée. Il est bien entendu que nous ne parlons pas ici des gens qui empruntent la RN6 qui traverse le territoire de la wilaya dans toute sa longueur pour se rendre du nord au sud et vis versa. Elle le deviendra certainement dans les années à venir si l’on arrive à attirer des investisseurs dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration au niveau des sites touristiques cités ci-hauts.
Messaoud Ahmed

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