Algérie - Gnawa

Musique : «Tagnawit» au patrimoine immatériel de l’Unesco



Musique : «Tagnawit» au patrimoine immatériel de l’Unesco
La musique gnaoua, dont le style rituel et initiatique se perpétue depuis des siècles au Maroc, en Algérie et en Tunisie, a été inscrite jeudi dernier à Bogota au patrimoine immatériel de l’Unesco, une première pour l’Amérique latine où s’est tenue la réunion annuelle du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

La ville portuaire d’Essaouira, au sud du Maroc, est le sanctuaire de cette musique, pour laquelle le Maroc avait déposé une demande d’inscription sur la liste de l’Unesco. Son festival parfois décrit comme le « Woodstock marocain », célèbre chaque année dans une ambiance relax une musique traditionnelle qui a séduit les plus grands. Sa filiation africaine favorise les métissages avec le blues et le jazz, mais aussi le flamenco, le reggae ou encore la salsa. Jusqu’à la naissance du festival d’Essaouira, la confrérie gnaoua, qui associe rituels africains et culte des saints de l’islam, était réservé à des cercles d’initiés. Aujourd’hui, cette musique gagne des espaces et des lieux plus grands et sans doute plus lucratifs en termes de diffusion et de marché. La musique gnaoua, dont l’un des rendez-vous algériens les plus importants coincide avec le festival du diwane de Béchar, associe rituels africains et culte des saints vénérés par les populations locales, dans une tradition perpétuée au Maroc notamment par les descendants d’anciens esclaves venus d’Afrique subsaharienne. L’art gnaoua se rapporte à un « ensemble de productions musicales, de performances, de pratiques confrériques et de rituels à vocation thérapeutique où le profane se mêle au sacré », selon le dossier présenté par Rabat. Les musiciens gnaouas pratiquent un « rituel de possession thérapeutique sous forme d’une veillée de rythmes et de transes où se mêlent des pratiques africaines ancestrales, des influences arabo-musulmanes et des manifestations culturelles berbères autochtones », est-il souligné. La tradition remonte au moins au XVIe siècle, en liaison avec des « groupes et des individus issus de l’esclavage et de la traite négrière » et représente aujourd’hui une des multiples facettes de l’identité culturelle au Maghreb. Au Maroc, qui reste le pays où l’art gnaoui (tagnawit) se redéveloppe mieux qu’ailleurs dans la sous-région, cette musique de confrérie a été largement popularisée par le Festival gnaoua d’Essaouira, créé en 1997. Sa réputation attire chaque année des flots de fans du monde entier pour un festival qui propose un métissage musical assez unique. Essaouira a en effet vu des pointures comme Pat Metheny, Didier
Lockwood ou Marcus Miller se produire avec les plus célèbres des mâalems. Le nombre de groupes confrériques et de maîtres musiciens « ne cesse de s’accroître dans les villages et les grandes villes du Maroc », selon le dossier de candidature. Les groupes gnaoua « forment des associations et organisent des festivals » tout au long de l’année, ce qui « permet aux jeunes générations de découvrir les paroles et les instruments ainsi que les pratiques et rituels liés » à cette culture.



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