Algérie - A la une

Mêmes témoins, nouveau contexte



Le procès Khalifa en était à son second jour hier. La journée a été comme prévu consacrée à l'audition de témoins qui, cinq ans plus tôt, comparaissaient ici, au même endroit , dans un contexte toutefois différent.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Toutes les auditions menées par le tribunal, hier, n'ont amené aucun élément nouveau. Les différents anciens inculpés ou témoins ont livré des propos déjà entendus lors des deux procès qui se sont déroulés en 2007 puis en appel en 2015.
L'ancien directeur de l'agence de Staoueli a fait savoir au tribunal que les «dix milliards déposés auprès de la Khalifa Bank se sont déroulés selon une procédure tout à fait régulière», et qu'elle s'était surtout effectuée «sans contrepartie, sans gage ni accord de quelque sorte qui soit».
«À cette époque, dit-il, la situation était différente, il y avait Saidal et cet investisseur qui était considéré comme étant important, nous avons donc décidé de déposer l'argent dans sa banque.»
Son audition a été suivie de celle de l'ancien responsable du conseil d'administration de la Caisse nationale des retraites (CNR). Le tribunal lui rappelle que la CNR avait déposé 1 200 milliards de centimes à la Khalifa Bank et l'interroge sur les raisons de cette opération. Ce dernier répond comme il l'avait fait auparavant : «Cette décision, dit-il, a été prise par le P-dg, et ce dernier n'a pas consulté le conseil d'administration.»
Il est relancé sur le sujet par une autre question : «Pourquoi ne pas avoir informé la tutelle de ce qui avait été fait '»
Dans sa réponse, ce dernier explique que «nul ne pouvait prendre une telle décision, tout était entre les mains du P-dg et c'était à lui d'informer qui de droit». Il poursuit : «Lorsque j'ai appris que Khalifa Bank commençait à avoir des problèmes, j'ai rapidement retiré la somme de 800 milliards, il restait 400 milliards, mais vous savez ce qui s'est ensuite passé.»
Le mis en cause est ensuite interrogé en sa qualité d'ancien responsable de la trésorerie au sein de l'UGTA. La question porte sur les raisons du placement des fonds des caisses de la Cnas (8 millions de DA) auprès de Khalifa Bank. Il impute les faits à l'ancien secrétaire général de la centrale syndicale, mais le tribunal lui fait remarquer qu'il avait bénéficié d'avantages et que sa fille avait elle aussi bénéficié d'une formation en Grande-Bretagne.
Le mis en cause se défend comme il peut : «Ma fille a suivi le chemin de son frère qui a aussi fait des études à l'étranger.» Ce qu'il faut savoir, c'est que Sidi Saïd avait été lui aussi interrogé en qualité de témoin lors des premiers procès qui se sont déroulés.
Il avait assumé sa décision, tergiversant toutefois autour de la question relative au fait que le conseil d'administration n'a pas été réuni pour la prise d'une décision aussi importante.
Sidi Saïd n'a pu aussi expliquer les raisons pour lesquelles le versement du montant s'est effectué en cinq tranches, ainsi que la disparition mystérieuse du courrier supposé informer la tutelle de l'opération qui avait été menée.
La journée entière a été consacrée à l'audition de personnes qui ont dans leur majorité maintenu leurs premières déclarations. Les témoins, ils sont onze, seront eux auditionnés aujourd'hui.
Ce dimanche, premier jour d'ouverture du procès, c'est l'inverse qui s'était produit, puisque la majorité des accusés étaient revenus sur leurs premières déclarations dans lesquelles ils accusaient Moumen Khalifa. Ils ont nié avoir reçu des ordres de transfert d'argent vers des lieux inconnus, d'avoir un rapport avec les activités du principal inculpé ou d'avoir agi d'une quelconque manière pour inciter des responsables à déposer des sommes d'argent dans la Khalifa Bank.
Moumen Khalifa avait, lui, nié tous les faits qui lui sont reprochés et pour lesquels il a été condamné à dix-huit ans de prison. Il s'est dit confiant et optimiste.
A. C.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)