Algérie - Revue de Presse

MEDEA Peine capitale pour meurtre


« Les témoignages très courageux faits aujourd'hui devant cet honorable tribunal, comme ils l'avaient été lors du premier jugement, par l'ami et surtout le cousin et la tante de l'accusé, nous suffisent pour réclamer la peine capitale à son encontre». Une conclusion de réquisitoire du procureur de la République qui sera suivie, après de longues délibérations, par le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa en condamnant à la peine capitale le dénommé A.M. Ce dernier, célibataire et cafetier de profession, étant poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et des circonstances aggravantes par l'état d'ébriété avancée dans lequel il se trouvait au moment des faits. C'est, en effet, cette affaire qui est revenue lundi dernier, après cassation devant le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, siégeant pour sa première session de cette année 2007. Des faits qui remontent, selon l'arrêt de renvoi dressé par la chambre d'accusation près le tribunal de Ksar El-Boukhari, au petit matin du 24 mars 2004, quand une patrouille de la brigade de gendarmerie nationale de Ksar El-Boukhari découvrit un cadavre lacéré de plusieurs coups de couteau au niveau de l'abdomen et du dos, avec la mâchoire inférieure défoncée à l'aide d'une grosse pierre apparemment, gisant à trois kilomètres de Ksar El-Boukhari, en bordure de la route menant vers Sebt Aziz. Après vérification et identification du cadavre, il s'avéra être celui du dénommé B.B, âgé alors de 32 ans, père de 3 petits enfants, gardien dans une école primaire à Ksar El-Boukhari où il résidait, étant lui aussi natif de Sebt Aziz. L'enquête diligentée immédiatement auprès des proches de la victime aboutira à l'arrestation dans l'après-midi du même jour, de A.M sur qui s'étaient portés les premiers soupçons des frères de la victime. Des soupçons confirmés par le propre cousin de A.M qui se dirigeait vers son domicile, au petit matin de ce mercredi 24 mars 2004, tenant un couteau maculé de sang à la main et portant deux blessures au visage, tout en étant complètement ivre. «Il avait frappé à la porte de mon domicile. En lui ouvrant, il s'était affaissé dans mes bras, un couteau à la main et complètement ivre. J'avais tout de suite compris qu'il venait de commettre quelque chose de très grave», dira-t-il à la barre. Cela voulait dire que le meurtre de B.B avait été commis quelques heures plutôt, dans la nuit du 23 au 24 mars 2004. Ce qui sera confirmé par l'autopsie A toutes les questions posées par le président du tribunal, l'accusé A.M donnera des réponses confuses désordonnées et surtout très contradictoires qui faisaient ressortir des histoires de prêts d'argent à la victime, un vol de moutons dont se serait rendu coupable cette dernière au détriment de la tante de l'accusé. Ce que démentira courageusement cette dernière, à la barre: «ce vol avait été commis en 2003, mon mari avait déposé plainte et le dossier avait été classé. De plus, cela faisait plus de 25 ans que je n'avais pas revu mon neveu avant cette affaire. Je ne le recevais plus chez moi à cause de son mauvais comportement et ses mauvaises fréquentations dont j'avais eu l'écho». Une déclaration témoignage lourde de sens qui sera confirmée par le cousin de l'accusé qui dira à la barre: cela faisait très longtemps que nous n'entretenions, mon cousin et moi, aucune relation jusqu'à ce jour du 24 mars 2004. Et je vous laisse deviner pourquoi, monsieur le président». Ce pourquoi sera élucidé par un ami de l'accusé qui dira à la barre: «ce que je lui ai toujours reproché c'est de boire du parfum mélangé à de l'alcool». Revenant à l'accusé, le président dira: «le vendredi 19 mars 2005, soit cinq jours avant les faits, vous vous étiez rendu au domicile de la victime complètement ivre et tenant un couteau à la main. Pourquoi?» La seule réponse de l'accusé sera: «je voulais récupérer mon argent». Et le président d'enchaîner: «et à propos de la soirée du 23 mars 2004, que pouvez-vous nous dire?» Une autre réponse suivra et qui enfoncera davantage l'accusé: «j'étais ivre durant toute la journée, je ne me souviens de rien». Après délibérations, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, autrement composé que lors du premier jugement de cette affaire en date du 09 mars 2005, condamnera le dénommé A.M à la peine capitale et au dédommagement de tous les ayants-droit de la victime. Une confirmation du premier verdict.
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