Algérie - Revue de Presse

Médéa: La colère des parents d'élèves


«Trop, c'est trop», «Inimaginable!», «Ma fille sort de la maison le matin à 7h30 pour ne revenir qu'après 17h30 ! Elle va directement au lit ! Je ne comprends plus rien !», «Mon fils est obligé de prendre son casse-croûte devant le portail de son CEM à midi ! Est-ce normal ?», «Ces emplois du temps n'ont rien de pédagogique !»...

Ce sont là les impressions essentielles, et la liste est encore longue, que nous avons relevées auprès d'un grand nombre de parents d'élèves des trois cycles confondus (primaire, moyen et secondaire) de la ville de Médéa, et relatives à ces nouveaux emplois du temps qui ont été dictés par le.... passage au week-end semi-universel ayant lui-même amené à la suppression de la matinée du vendredi qui était censée remplacer celle du jeudi matin dans l'ancien week-end. Ce qui a eu pour effet de... surcharger les autres jours de la semaine en incluant même l'après-midi du mardi qui était censée remplacer l'après-midi libre, de repos, du lundi dans l'ancienne semaine de travail.

Résultat de tout cela, des élèves complètement désemparés, qui n'arrivent plus à suivre ce rythme trop chargé. Avec toutes les conséquences négatives qu'on peut facilement imaginer quant à leurs résultats aux devoirs, aux compositions et aux examens de fin d'année. Un désarroi qui s'est répercuté inévitablement sur les parents eux-mêmes. Ce état de fait nous amène à ouvrir une parenthèse pour parler de ces cours de soutien qu'un très grand nombre d'élèves ont pris l'habitude, par nécessité, de suivre dans des écoles privées, chez leurs enseignants ou carrément chez eux avec l'apport d'enseignants. Ceci dans pratiquement toutes les matières et notamment les langues étrangères (française et anglaise). Ceci s'explique, de l'avis général, par la situation catastrophique, il ne faut plus le cacher, dans laquelle se débat notre système éducatif. Et nous n'en voulons pour preuve que l'étude du français et de l'anglais qui est devenue telle dans les trois cycles confondus (le français dans le primaire et les deux langues dans le moyen et le secondaire) que les élèves se tournent résolument vers ces cours de soutien particuliers ! «A de rares exceptions, la majorité des instituteurs et professeurs de français et d'anglais parlent en... arabe durant presque tout le temps que dure le cours ! Est-ce normal ?», nous dira un parent d'élève révolté et scandalisé, car bien au fait de la chose. Effectivement, il est pédagogiquement admis que si l'on veut réellement apprendre une langue étrangère, quelle qu'elle soit, c'est justement et obligatoirement à travers cette même langue. En d'autres termes, il est strictement interdit car antipédagogique de recourir à l'arabe, pour le cas de nos élèves, pour l'enseignement du français et de l'anglais. Un bon enseignant de langue étrangère est celui qui sait utiliser figurines, gestes, dessins, photos et images, mimes... qui sont les seuls à lui permettre de bien transmettre le message à ses élèves qui retiendront ainsi convenablement la leçon. Et la traduction n'a jamais été qu'une solution éphémère qui ne dure pas plus de quelques secondes quant à la compréhension et à la mémorisation d'un mot, d'une expression... «Avec cette surcharge dans les emplois du temps actuels, il nous est très difficile, sinon impossible, de faire bénéficier nos enfants de ces cours de soutien qui sont devenus, malheureusement, très indispensables», nous diront de nombreux parents d'élèves concernés.

Pour en revenir à ces nouveaux emplois du temps, qui n'ont engendré que du mécontentement jusque-là, il est inadmissible qu'une matière essentielle, selon la filière, soit enseignée durant la ou les deux dernières séances de... l'après-midi ! Comme c'est le cas dans de nombreux établissements de la ville de Médéa, plus exactement dans les classes de terminale. Des séances durant lesquelles l'élève n'est plus en mesure de faire preuve de lucidité, d'attention et donc de... réceptivité. Autre problème soulevé par un grand nombre de parents d'élèves que nous avons approchés : la restauration. «Est-il possible pour un établissement, disposant d'une cantine, d'offrir à ses élèves plus d'un service entre midi passé et avant 13h30, qui est l'heure du début du premier cours de l'après-midi ? Sans parler du temps nécessaire pour une bonne digestion !», nous dira l'un d'eux. Quant aux établissements ne disposant pas de cantine, c'est le repas froid dont doivent se contenter leurs élèves : «Un repas froid par temps froid n'est pas du tout indiqué pour la bonne santé de ma fille», nous dira un autre. Ou cet autre parent d'élève qui s'insurgera presque «mon fils de 13 ans est obligé de transporter, pas de porter, un sac à dos de plusieurs kilos car, contenant les affaires de toute la journée du moment qu'il sort de la maison à 7h30 pour ne revenir qu'après 17h30 ! En tant que parents, nous sommes vraiment désemparés».

La balle est dans le camp des responsables concernés, pour trouver la meilleure solution à même de permettre à tous les élèves de suivre leurs études de la façon la plus... pédagogique possible. Car il y va de l'avenir de tous nos enfants.




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