Algérie - Gestion, récupération et recyclage des déchets

MARCHE DE PROTESTATION POUR LA DÉLOCALISATION DU CET BOUGHERB À CONSTANTINE: “Nous sommes en train de mourir à petit feu”




MARCHE DE PROTESTATION POUR LA DÉLOCALISATION DU CET BOUGHERB À CONSTANTINE: “Nous sommes en train de mourir à petit feu”


Face à la décision des autorités de la wilaya de Constantine de créer un nouveau casier au centre d’enfouissement technique (CET) Bougherb dans la localité de Mnaïfi-Boudjemâa dite Khanaba, sise à 2 km du chef-lieu de la commune d’Ibn Badis, dans la daïra d’El-Khroub, les mouvements de protestation de la population récusant cette décision se multiplient.

En effet, les habitants de la commune d’Ibn Badis, après plusieurs sit-in organisés devant le siège de l’APC situé au centre-ville pour dénoncer cette décision qu’ils qualifient d’irresponsable et qui va à l’encontre de leur santé, ont initié une marche de protestation, hier et avant-hier, pour dénoncer la réalisation d’un deuxième casier d’enfouissement et revendiquer la délocalisation définitive de ce centre d’enfouissement technique qui existe depuis 20 ans à Khanaba, et où les douze communes de la wilaya de Constantine jettent journellement près de 750 tonnes de déchets.

“Nous demandons la fermeture immédiate de cette décharge”, ont-ils scandé.

Ils ont également brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: “Assez de cancer et d’asthme”, ou encore: “Nous sommes en train de mourir à petit feu.”

Ce mouvement de protestation intervient, selon les habitants, un mois après le début d’une opération de réalisation d’un nouveau casier d’enfouissement de déchets, ce que refusent les habitants de la localité en question.

“Notre petit hameau est devenu inhabitable. Il y a toutes sortes de déchets, gravats, ferraille, plastique, déchets alimentaires, cartons, débris en tous genres et même des déchets médicaux, nos petites ruelles sont jonchées, de jour comme de nuit, de déchets qui exhalent des odeurs nauséabondes. Nous ne pouvons plus respirer, nous avons souffert le martyre l’été dernier, notamment au mois de juin quand le seul casier existant a pris feu, nous avons été obligés d’évacuer femmes, enfants et personnes âgées de leur domicile. Et comme si cela ne suffisait pas, un autre casier est en cours de réalisation ce que nous refusons catégoriquement. Nous ne voulons pas que la situation empire”, témoigne un des marcheurs.

Ces derniers ont affirmé que la capacité de stockage de ce centre est désormais dépassée et que l’opération d’enfouissement et d’incinération des déchets se fait de manière anarchique.

“L’air, la végétation et même le cours d’eau qui traverse le petit village, sont pollués. Tout cela n’est pas sans conséquence sur notre santé. Nous avons peur pour nos enfants et pour les personnes âgées qui, pour la plupart, souffrent de différentes maladies dues à cette pollution. Nous n’en pouvons plus”.

Il convient de rappeler que les habitants de Mnaïfi-Boudjemâa ont organisé plusieurs sit-in de protestation allant jusqu’au blocage de la route, menant au CET, aux engins transportant les déchets ménagers, afin de faire bouger les choses et que leur requête soit prise en considération.

En vain. Hier, ils ont menacé de hausser le ton et de fermer le centre de Bougherb si cette situation perdurait. De son côté, Arezki Boutrig, nouveau directeur de l’environnement de la wilaya de Constantine, a affirmé que la décision de délocaliser le CET revient aux pouvoirs publics.

“Nous avons décidé de réaliser un deuxième casier d’enfouissement qui a coûté plus de 30 millions de dinars, car le seul casier existant depuis la mise en service de ce centre en 2010 est dépassé et la situation a empiré vu la mauvaise gestion qu’a connue ce centre pendant les cinq dernières années. Maintenant, si la population locale ne veut pas de ce deuxième casier, seuls les pouvoirs publics peuvent en décider”.


Ines BOUKHALFA
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