Algérie - Revue de Presse


Ben Bella, les « notables » et les imams Un groupe de personnes, qui ne surgissent de l?ombre que dans les « grandes » occasions, a, récemment, bassement transformé les funérailles de la nièce du premier président de la République en rassemblement politico-islamiste et en guerre de palabres mesquine. Ahmed Ben Bella, surpris, est resté imperturbable. Il se demandait s?il n?était pas tombé dans un traquenard chez lui. Déjà au cimetière, on avait oublié qu?on était venu enterrer un mort et que l?inhumation du corps n?était, pour ce groupuscule, qu?un prétexte pour déclencher une guerre de tranchées. Curieusement, les « notables » avaient déclassé l?imam de la grande mosquée pour faire appel à un faux imam (il n?est pas agréé par la direction des affaires religieuses) lequel, sans vergogne, s?était mis à louer avec une rhétorique à faire fondre les tombes, les instigateurs d?un complot qui couvait, depuis longtemps, dans cette agglomération frontalière de plus de 150 000 habitants. Les lettres circulaient sous le manteau dans le but d?arriver à Ben Bella et au ministre de la Justice, Tayeb Belaïz. Le lendemain, à l?occasion de la prière du vendredi, l?imam de la grande mosquée, dans une longue mise au point, à partir de son minbar (en avait-il le droit ?) a dénoncé cette conjuration en défiant le faux religieux d?accepter une confrontation publique pour mettre à nu les desseins machiavéliques de ce groupe de « notables » roulant pour des intérêts occultes. Le scandale ne s?était pas arrêté là : le soir, au domicile de l?ancien président, des clans ennemis, tous « bardés » de lecteurs de Coran, s?étaient installés dans la grande cour de la maison. Et l?on assista à un véritable scénario manichéen où le faux imam s?était mis à insulter avec un lexique à peine voilé l?imam et son entourage. L?assistance interloquée est ébahie. Intervient alors l?ex-responsable de la kasma FLN dont le vocabulaire n?est pas moins riche, pour remettre à sa place le faux prêcheur qui, en plus, trouvait un malin plaisir à traduire faussement en français des versets coraniques. Un grand tintamarre s?est produit. Ben Bella, mis dans la gêne, préférait regarder sagement la scène. A son tour, l?imam de la grande mosquée riposta à ses détracteurs en les défiant publiquement d?accepter un concours de connaissance en Coran et de dénoncer le complot qui mine la société. D?anciens moudjahidine, imperturbables jusque-là, réagirent en débusquant les faux sympathisants de Ben Bella : « Vous êtes des hypocrites, vous qui entourez Ben Bella aujourd?hui, en ce moment même, vous le traitiez de Marocain et de berger à l?époque où rien qu?en prononçant son nom, on nous embarquait en prison. Par peur de représailles, vous disiez appartenir à d?autres régions. Honte à vous... » Un autre renchérit : « En 1992, lors des élections législatives, ceux qui sont ici ont trahi Ben Bella, maintenant, au nom de « notables » qu?ils se sont attribué, ils jouent aux gardes du corps et à la délégation qui reçoit les invités. » Subitement, la cour de la maison devint une sorte de scène de théâtre d?horreur, tant les dénonciations font émerger d?anciennes ranc?urs et ont mis au pilori les « traîtres ». Vers 1h, une bataille rangée a failli opposer les différents clans ennemis, n?était l?intervention des sages. Ben Bella, très affecté, même s?il ne l?a pas montré, est monté se coucher. L?ancien président de la République n?aura pas vu que ça dans sa ville...



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