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M'sila : le cri de détresse des habitants de Slim


Les habitants de la commune de Slim, située à 128 km au sud du chef-lieu de la wilaya de M'sila, se retrouvent à chaque crise dans l'isolement total.Depuis l'annonce des premiers cas de coronavirus dans le pays, la commune souffre du manque des éléments de première nécessité : lait, semoule, farine et produits de désinfection. "La situation est surréaliste, cela fait trois jours que tout est stoppé, et cela pourrait durer encore deux semaines", estime un retraité, joint hier matin par téléphone. "Ce qui manque, c'est la vie quotidienne qui était déjà difficile. Hier (mardi), les rues étaient désertes, les magasins fermés à cause des services de contrôle, pas de souk, l'APC gelée depuis des mois (?), bref, la région manque de tout et les habitants vivent dans le dénuement total", ajoute Mohamed. "Depuis plus d'un mois, le lait en sachet n'est plus disponible dans les magasins. La semoule et la farine ont été vendues à des prix irréels, mais aujourd'hui elles ne sont plus disponibles sur le marché local", précise-t-il, en souhaitant que les responsables mettent un peu de lumière dans cette zone d'ombre. "Un camion de semoule, un autre de lait, une quantité d'eau de Javel, ce n'est pas trop pour une population déjà épuisée par la pauvreté, le chômage et le laisser-aller des décideurs", tonne notre interlocuteur.
Or, force est de rappeler qu'il ne s'agit pas là d'une crise passagère. À chaque crise, c'est le même calvaire pour ces régions exclues par cet isolement forcé, rendu encore insupportable par l'arrêt du transport en commun. "Avant, en cas de crise, on pouvait se déplacer à Djelfa, à Boussaâda ou à Aïn El-Melh pour se ravitailler, mais aujourd'hui, en plus du transport, au niveau de ces communes la situation est la même", rappelle-t-il.
Pour ces habitants de seconde zone, le manque de ravitaillement et la pauvreté s'allient au virus pour accentuer davantage la misère et la détresse, déjà à son summum. "Ce n'est pas seulement le coronavirus qui tue, mais aussi l'indifférence", a conclu Mohamed. Pour le moment, les habitants de Slim n'ont que le droit de prier que la maladie ne s'invite pas chez eux.
Chabane BOUARISSA


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