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Libye: Tripoli toujours sous la menace armée, avancée des troupes du GNA



Les forces du gouvernement d'union nationale (GNA) reprennent du terrain dans le cadre d'une "phase d'attaque", en lançant des assauts contre les troupes de Khalifa Haftar qui mènent une offensive depuis le début avril pour le contrôle de Tripoli.
Les affrontements ont repris avec acuité dans la capitale libyenne, en ce début de semaine. Les troupes de Haftar, ont lancé le 4 avril une offensive contre le GNA, dirigé par Fayez al-Sarraj et seul gouvernement reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tripoli. Les positions étaient figées dans la banlieue sud de Tripoli depuis plusieurs jours. Mais après avoir contenu la progression de Haftar, "nous avons commencé la phase d'attaque", a déclaré samedi Moustafa al-Mejii, un porte-parole de l'opération militaire du GNA. Une progression des forces pro-GNA dans cette région, où la ligne de front s'est déplacée de quelques kilomètres vers le sud a été observé, selon des médias officiels libyens, qui ont fait état de lourdes détonations retentissant dans plusieurs quartiers de la capitale libyenne durant toute la journée d'hier. La Force de protection de Tripoli appuyée par la force anti-terroriste de la ville de Misrata a, dans le cadre de la même action, avancé à Wadi Rabie, dans la banlieue sud de Tripoli, à la faveur d'une attaque à "l'artillerie lourde et aux armes de calibre moyen dès les premières heures de la matinée", a-t-on indiqué de source militaire. Sept frappes aériennes ont été menées contre des positions de Haftar, notamment au sud de Gharian, localité située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli, ainsi que contre la base aérienne d'al-Wotya, à une cinquantaine de kilomètres plus loin, a indiqué un autre porte-parole de l'armée du GNA, le colonel Mohamad Gnounou. Se félicitant de l'"avancée" de ses troupes, M. Sarraj les a appelées, pour sa part, à respecter le droit humanitaire international. En parallèle, le trafic aérien a été suspendu durant quelques heures à Tripoli dans la nuit de samedi à dimanche, pour des "raisons de sécurité", a annoncé l'aéroport de Mitiga, le seul fonctionnel dans la capitale libyenne, mais les vols ont repris.

Mise en garde contre un "embrasement généralisé"
Depuis le début de l'offensive de Haftar, le 4 avril, les combats ont fait au moins 220 morts, 1.066 blessés et plus de 30.000 déplacés, selon l'ONU, qui redoute une reprise des affrontements en Libye, un pays en crise politico-militaire depuis la chute de Mouammar Guedafi en 2011.
Réagissant à ces développements violents, l'OMS avait demandé à toutes les parties en Libye de "protéger les civils, les personnels et les établissements de santé", au moment où les combats ont forcé des milliers de civils à fuir leur domicile, mais beaucoup d'autres sont restés bloqués dans les zones de conflit. L'émissaire onusien pour la Libye, Ghassan Salamé, a mis en garde, quant à lui, contre un "embrasement généralisé" du pays, jugeant que l'offensive de Haftar avait été "encouragée" par les divisions internationales.
En outre, l'impasse persiste au Conseil de sécurité, où le Royaume-Uni s'est efforcé en vain, avec le soutien de l'Allemagne et la France, de faire approuver une résolution réclamant un cessez-le-feu et un accès humanitaire inconditionnel aux zones de combat. Mais les Etats-Unis et Russie, pour une fois sur une même ligne, n'y sont pas favorables, au risque d'affaiblir les efforts de l'ONU dans ce dossier. Les combats entre les deux parties libyennes ont fait réagir au cours de la semaine écoulée de nombreuses capitales ayant dénoncé la transgression par Haftar de la légitimité du gouvernement d'union national, reconnu par la communauté internationale. En Algérie, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, recevant jeudi à Alger le vice-président du Conseil présidentiel du GNA, Ahmed MIitig, a indiqué que l'Algérie continuera d'apporter "tout son appui" pour un retour "rapide" à la paix et à la stabilité en Libye. En Tunisie, c'est le ministre des Affaires étrangères, Khémaies Jhinaoui, qui a réitéré la position de son pays appelant à "mettre fin aux combats en Libye, à éviter au peuple libyen davantage de souffrance et poursuivre le processus politique engagé sous l'égide de l'ONU, loin de toute ingérence étrangère", a indiqué un communiqué de la présidence tunisienne. Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères italien et français ont lors d'une conférence de presse conjointe, vendredi, promis de ne ménager aucun effort pour prendre des "initiatives" pouvant mettre un terme au conflit opposant les deux parties libyennes, lequel ne peut pas être résolu que par la voie du dialogue, tant la solution militaire peut devenir "dangereuse".
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