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Libye : La bataille de Tripoli décidera de l'avenir du pays


Alors que les combats font rage dans la banlieue de Tripoli entre les forces des deux gouvernements rivaux, les habitants de la capitale redoutent une guerre longue et sanglante."La vie continue, et la situation est étonnamment normale dans la capitale", déclare Salim, 35 ans, dans un message envoyé d'un restaurant du centre-ville. Il y a une dizaine de jours à peine, il a dû fuir son domicile, sur la route de l'aéroport de Tripoli, pris pour cible dans les affrontements entre l'[autoproclamée] Armée nationale libyenne (ANL), sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar et du gouvernement établi dans l'est du pays [à Tobrouk], et les troupes du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Tripoli, soutenu par les Nations unies [et dirigé par Fayez Al-Sarraj]. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), au 18 avril, 205 personnes, dont 18 civils, avaient été tuées dans les combats à l'extérieur de Tripoli, et 16 000 avaient déjà quitté la capitale.
"Je ne sais pas ce qui va se passer, mais je m'attends à ce que ce soit une grande guerre, et longue, et c'est pour ça que j'envisage sérieusement de partir de Libye, explique Salim. Je suis tellement fatigué de vivre comme ça, toujours dans une situation très difficile, à avoir peur de la guerre."
En Libye, il y a longtemps que la notion de normalité est relative. Même dans la capitale, depuis des années, des affrontements éclatent entre les milices, tandis que les gens souffrent de graves pénuries de devises et d'électricité, et que les produits de base sont hors de prix. Les civils ne sont pas les seuls à s'adapter à la menace du moment. L'aéroport Mitiga de Tripoli a rouvert après avoir été bombardé par l'ANL lors d'une attaque qui a détruit un appareil militaire sur le tarmac, d'après une source qui travaille sur place. Mais les vols ne fonctionnent que de nuit, quand les avions de combat de l'ANL ne sont pas en mesure de mener de nouvelles frappes. "C'est peut-être parce que ses avions et ses pilotes sont vieux, mais apparemment l'ANL n'est pas capable de bombarder de nuit, donc c'est là que nous gérons nos vols civils", nous a affirmé cette source. Craignant d'autres frappes aériennes sur Mitiga, de nombreux civils préfèrent se déplacer entre la capitale et la Tunisie voisine par la route, suivant un itinéraire qui pour l'instant n'est pas affecté par le conflit.


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