Algérie - Revue de Presse


On ne peut manger le ventre plein, mais l?on peut jeûner avec le ventre vide. C?est du moins l?une des hypothèses avancées par un diététicien de Moretti, qui a brillamment réussi en prescrivant des régimes personnalisés à quelques grosses femmes de dignitaires. Hier, j?ai encore réussi à me faire inviter au f?tour, cette fois chez Yazid Zerhouni, ministre de l?Intérieur et de ses dépendances. Avec mes qelbelouz qui commencent à sentir, je suis arrivé un peu en avance sur les lieux du crime (la phrase est d?un de mes amis d?El Kseur, membre des aârouchs et qui ne m?a toujours pas pardonné mon dérapage chez le ministre des « forrrces de la réprrrression »). Yazid Zerhouni n?était pas là et un policier m?a installé dans le salon, tout près du feu. Un autre policier m?a ensuite invité à passer dans la salle de bains (il y avait une baignoire), puis la cuisine (il y avait un mixer sur la table). Yazid Zerhouni a débarqué en hélicoptère de la DGSN trois minutes pile avant le f?tour, avec un sens de la précision qui m?a étonné. Après m?avoir demandé mes papiers, nous avons mangé. La chorba et les boureks sont bien passés, malgré une atmosphère un peu pesante, Yazid Zerhouni ayant tenu à manger avec son masque à gaz et son bouclier antiémeute. Au djouaz, la confiance s?installant, l?ambiance s?est un peu détendue et le ministre de l?Intérieur a consenti à retirer ses accessoires, ne gardant qu?une matraque de poche, au cas où, a-t-il tenu à préciser. Nous avons fini en silence, le ministre m?ayant averti que j?avais le droit de le garder, puis nous sommes passés au café. Après avoir récupéré mes qelbelouz et signé une déposition, je suis sorti et me suis trouvé dehors, libre et heureux de l?être. Seul problème, j?avais encore faim. Je suis donc allé manger des grenades, non lacrymogènes, m?a assuré le vendeur. En pensant à demain. Le f?tour chez qui ?



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