Algérie - Revue de Presse

Les Palestiniens et la maladie de Yasser Arafat




Entre tristesse et appréhensions Malgré les bonnes nouvelles qui commencent à arriver de l?hôpital militaire Percy à Clamart, en France, où est hospitalisé leur vieux Président, les citoyens palestiniens demeurent inquiets. L?élimination de tout processus cancéreux leur donne quand même l?espoir de pouvoir revoir le vieux, comme ils aiment à l?appeler, reprendre ses fonctions de premier responsable de l?Autorité palestinienne et de l?OLP (Organisation de libération de la Palestine). Depuis l?annonce de la détérioration de l?état de santé du Président, des dizaines de manifestations de soutien se sont déroulées dans les localités palestiniennes. Certaines étaient spontanées, alors que d?autres ont été organisées par les militants du Fatah, dont le leader n?est autre que Yasser Arafat. Beaucoup d?hommes armés appartenant surtout aux brigades des martyrs d?Al Aqsa, la branche armée du Fatah, participaient à ces marches. Des coups de feu étaient de temps à autre tirés en l?air. Depuis son départ vendredi pour la France, Arafat est en tête des sujets de discussions, où que ce soit. Pour n?avoir jamais vu le vieux aussi faible, rongé par la maladie, ne pouvant se déplacer seul, les Palestiniens sont tristes. A 75 ans, Arafat représente pour le peuple le symbole de sa lutte pour la liberté. Les Palestiniens, toutes tendances confondues, sont persuadés que sa présence à la tête de l?Autorité palestinienne et de l?OLP est un facteur de stabilité et d?unité du front interne. Nombreux sont ceux qui pensent que son absence sera très difficile à combler. Après les récents dérapages sécuritaires qu?a vécus la bande de Ghaza, cette absence suscite des craintes de voir s?installer dans les territoires une lutte fratricide pour le pouvoir. Mahmoud Abbas (alias Abou Mazen), le numéro 2 de l?OLP, a appelé samedi à Ramallah à « l?unification de toutes les forces palestiniennes » et fait allégance à son compagnon d?armes, hospitalisé en France. Il a fait cette déclaration à l?issue de la première réunion du comité exécutif de l?OLP (CEOLP) tenue en l?absence du Président palestinien. « Nous appelons toutes les forces de notre peuple et ses factions à s?unir et à travailler ensemble de façon responsable afin de protéger notre destin et notre patrie et empêcher toute tentative d?y porter atteinte », a déclaré l?ancien Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas. « Le CEOLP a décidé de poursuivre les réunions politiques des différentes instances de l?Autorité palestinienne chaque fois que cela sera nécessaire. Ces réunions se poursuivront également avec les forces populaires et islamiques pour garantir le plus haut niveau d?unité nationale », a poursuivi M. Abbas. Il a souligné que « les contacts seront maintenus avec le président Arafat, étant donné qu?il est le chef et le symbole de ce comité ». Il a conclu en soulignant : « Nos c?urs sont pleins d?espoir qu?il retournera rapidement dans sa patrie afin de poursuivre sa route et de réaliser les aspirations de notre peuple et des générations futures à la liberté et à l?indépendance. » Les mouvements radicaux palestiniens tels le Hamas et le Djihad islamique, qui ne sont pas toujours d?accord avec la ligne politique prônée par le « vieux », ont appelé les différentes factions palestiniennes à unifier leurs efforts pour empêcher toute atteinte à la stabilité du front interne. Dans la rue palestinienne, les impressions des citoyens que nous avons recueillies sont très significatives quant à la place du vieux dans leur c?ur. Il est adoré tout simplement, et le mot parfois n?est pas suffisamment fort pour décrire ce respect et cette considération pour l?homme qui a consacré sa vie à défendre les droits nationaux de son peuple. Mais son absence de la scène politique palestinienne, estime-t-on, et c?est peut-être l?un des reproches bien réels, mais qui n?a jamais été fait au vieux leader, peut entraîner des problèmes internes pouvant aboutir à une guerre fratricide entre les différents services sécuritaires rivaux. « Seul Abou Ammar est susceptible de les contrôler. Son absence facilitera la tâche des services secrets israéliens qui font tout pour nous conduire vers la guerre civile, qui nous affaiblira encore plus. Si ce scénario se réalise, on pourra dire adieu à notre projet national de créer un Etat palestinien indépendant et viable », dit-on avec beaucoup d?appréhension. De toutes les impressions que nous avons recueillies auprès des citoyens, l?attachement au Président Arafat en ces moments difficiles est incontestable. Depuis son départ en France, l?inquiétude, l?expectative et la tristesse ont envahi les territoires palestiniens.

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