Algérie - Investissements et partenariat

Les nouveaux centres d’intérêt américains en Algérie




Longtemps réputés pour leur intérêt «exclusif» pour le secteur des hydrocarbures, les entreprises et potentiels investisseurs américains risquent de créer la surprise incessamment.

L’année 2007 pourrait, en effet, être une nouvelle étape dans les relations d’affaires entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique.

Elles seront marquées par une augmentation du volume des investissements US en Algérie pour dépasser la barre des 10 milliards de dollars (enregistrée en 2005) et atteindre les 13 à 14 milliards de dollars. L’annonce a été faite, hier, par le président du Conseil d’Affaires algéro-américain (USABC), Slimane Chikhoune sur les ondes de la radio chaîne III pour qui «l’Algérie offre désormais une nouvelle image».

Ce n’est pas tout: ces investissements seront concentrés dans de nouveaux secteurs tels la construction, l’eau, les banques et l’agroalimentaire. Pour le secteur bancaire, ce même responsable a révélé que des banques d’affaires US sont notamment intéressées par l’ouverture de capital du Crédit populaire algérien (CPA). Une opération suivie avec un grand intérêt par les Américains, selon lui. D’une manière générale, indique-t-il, ces derniers voient d’un très bon oeil la décision des pouvoirs publics de mettre, enfin, en chantier les processus de réforme financière et bancaire. Le système bancaire algérien, rappelle Chikhaoui, au même titre que le foncier ont toujours été qualifiés par les investisseurs étrangers comme étant les deux freins majeurs aux IDE.

Outre le CPA, une société pourrait investir le secteur agroalimentaire à travers une prise de participations dans le capital d’une entreprise publique. Le président du conseil d’hommes d’affaires ne donne pas davantage de précisions. L’on sait juste que l’intérêt des Américains au processus des privatisations des EPE ne saurait être trop important car, comme l’explique ce dernier, les investisseurs US préfèrent généralement investir dans des entreprises de grande taille au lieu des PME.

Le plan quinquennal de consolidation de la croissance, lancé par l’Algérie, doté d’une enveloppe de plus de 100 milliards de dollars explique, par ailleurs, la diversification qui est en train de s’opérer dans les investissements américains dans le pays. En effet, Slimane Chikhaoui a annoncé leurs intérêts à des projets importants inscrits dans ce programme présidentiel notamment dans les secteurs de la construction, du transport ferroviaire et de l’eau. La même source a été particulièrement précise pour le cas de l’hydraulique: le transfert par canalisations de l’eau depuis la nappe albienne au sud algérien vers Ouargla et autres wilayas de la région. Un important chantier pour lequel l’Etat consacre d’énormes moyens financiers et humains.

En attendant que les capitaux américains soient concrètement investis dans de nouveaux créneaux hors hydrocarbures, la même source annonce la tenue, avant la fin de l’année, d’un séminaire à Silicon Valley consacré aux nouvelles technologies de l’information et des télécommunications. Il sera également question, et c’est une première, de l’organisation d’une exposition à Chicago consacrée exclusivement aux exportateurs algériens. Cette nouvelle dynamique qui marque les relations bilatérales entres les deux pays, nécessite plus que jamais l’établissement d’une ligne aérienne. «C’est indispensable si on veut renforcer la coopération», estime l’invité de la radio. Il est utile de rappeler que l’Algérie et les Etats-Unis négocient depuis des mois un accord d’Open Sky sans arriver à sa conclusion.

Interrogé sur l’adhésion de l’Algérie à l’OMC et l’éventuel soutien des Américains, le président du conseil des hommes d’affaires a expliqué qu’il existe un tableau de bord à respecter et que l’Algérie a pris certains engagements qui sont en train d’être mis en application. Il ne reste qu’à régler quelques problèmes qui subsistent, selon lui, et qui, une fois pris en charge, l’Algérie conclura son accession. Celle-ci devrait intervenir, poursuit-il, au courant de l’année 2007.

La remise en cause décidée par le président de la République de la loi sur les hydrocarbures est un autre dossier sur lequel M. Chakhaoui s’est prononcé. Il a expliqué que l’Algérie n’a opéré qu’«un réajustement». Ce qui est, somme toute, normal de son avis, car répondant à une nouvelle conjoncture.


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