Algérie - Patrimoine Immobilier

Les «jardins suspendus» de Skikda: Une avenue qui tombe en décrépitude



Les «jardins suspendus» de Skikda: Une avenue qui tombe en décrépitude


Censée représenter la vitrine de la ville, l’avenue Didouche Mourad, communément appelée «les Arcades», n’en finit plus de perdre de son lustre d’antan.

Aujourd’hui, cette artère représente désormais la déliquescence inquiétante qui s’est emparée de Skikda et donne, à elle seule, un aperçu de la dégradation du cadre de vie de cette cité. C’est une artère qu’on a laissé mourir à petit feu, de décennie en décennie.

C’est aussi une artère dont ont profité les walis et les élus pour soigner leurs carrières respectives. Conscients de la valeur sentimentale qui lie les Skikdis à leurs «Arcades», les walis en feront un sujet populiste en promettant, chacun à son tour, de redorer le blason de cette vitrine locale.

Il n’en sera rien. Depuis 1990 à ce jour, le dossier des «Arcades» n’a cessé d’être déterré au gré des conjonctures politiques. Des promesses fermes de réhabiliter ce patrimoine local ont même été avancées au moins par quatre walis. Ce ne fut que de la «pub», puisqu’à ce jour, les lieux continuent leur longue et lente agonie. Aujourd’hui, le constat est là: les rides minent les façades de bout en bout. Les pigeons y ont élu domicile. Des béquilles en fer corrodé encagent certains îlots des «Arcades».

Délaissés, certains immeubles se sont convertis en de véritables terres en jachère. C’est alors que s’est produit un miracle qui témoigne du «jm’enfoutisme» des responsables concernés: des arbres ont bel et bien fini par pousser sur les murs! Ce phénomène rare démontre en fait le degré d’inertie qui s’est emparé des responsables locaux. L’image qu’offrent aujourd’hui ces arbustes, tout verts, qui poussent sur les toits et s’immiscent entre les fissures qui lézardent les murs, témoigne de la faillite générale de toute une cité.

Tout comme Babylone, Skikda pourrait se targuer d’abriter des «jardins suspendus»! Entre-temps, certains jugent qu’on n’a pas encore tout vu et que le pire est à venir. Ils se posent la question taboue: qu’adviendra-t-il des immeubles en ruine des «Arcades» une fois que leurs habitants seront relogés ailleurs? Procédera-t-on à leur démolition comme le stipule la loi?

Les Skikdis doivent, eux aussi, se poser la même question, car avec une société civile moribonde, des élus occupés par d’autres centres d’intérêt et des responsables de passage, tout reste possible. Même l’infâme!


Photo: Les façades des immeubles attestent de leur état de délabrement / Photo: El Watan

Khider Ouahab
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