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Les hameaux de Tazrout Aouaoudha dans le dénuement




Désertés par leurs habitants durant la décennie noire, au début des années 1990, les hameaux du versant de Tazrout Aouaoudha, dans la région de Drâa El-Mizan, sont redevenus aujourd'hui parmi les plus peuplés de la localité avec leurs six mille habitants. Mais depuis leur retour, au milieu des années 2000, dans cette région qui culmine à 900 m d'altitude, les habitants mènent une vie des plus difficiles.Le manque d'eau potable, de route, de transport scolaire, de salle de soins, de transport et d'autres encore figure parmi les problèmes auxquels sont confrontés les habitants de ces villages, sans toutefois se plaindre pour autant. Pour eux, seul le retour de la paix semble compter. "Dieu merci, nous avons retrouvé la paix et la tranquillité", nous répond un habitant du village, non sans s'attarder sur les souffrances endurées sous le diktat des terroristes avant de se résoudre à abandonner leurs villages, leurs biens et leur stabilité. "Depuis quelques années, les familles reviennent l'une derrière l'autre, mais dans nos villages tout est à réinventer.
Nous manquons surtout d'eau potable. En 2020, nous continuons à puiser de l'eau dans des sources loin du village parce que ce liquide ne coule de nos robinets que rarement", témoigne un habitant de cette localité, où le dénuement et la misère sont partout visibles à l''il nu. "Le ramassage scolaire est également inexistant. Nos enfants sont contraints à prendre des clandestins moyennant des dépenses supplémentaires à leurs parents qui souffrent déjà du chômage pour rejoindre les lycées de Draâ El-Mizan", se plaint encore un père de famille.
Si les habitants de ces hameaux disent être contents de voir enfin leur école primaire dotée d'une cantine scolaire, ils déplorent toutefois que pour une simple injection ou encore un changement de pansement, les habitants doivent, faute de transport, louer un taxi clandestin pour se rendre jusqu'à Drâa El-Mizan. Les habitants souhaitent également voir le foyer pour jeunes Achour-Tellache réhabilité.
Dans cette petite bâtisse complètement dégradée, des adhérents d'une association tentent de recréer un semblant de vie associative en lançant quelques activités sportives au profit des jeunes du village. "Si rien n'est fait pour aider les habitants à rester sur place, tôt ou tard un autre exode aura lieu, peut-être pas pour les mêmes raisons sécuritaires d'il y a trente ans, mais pour des raisons économiques", prévient un habitant, soulignant que si les hommes et les femmes d'un certain âge peuvent se contenter de travailler leurs terres, ce n'est pas le cas des jeunes. "Nous souhaitons aussi que les familles qui veulent encore revenir, mais dont les maisons sont quasiment en ruine après ces trente ans d'abandon, soient aidées dans leur retour au bercail", nous dira encore un autre habitant, non sans souligner que certains de ces habitants occupent toujours des bidonvilles à Draâ El-Mizan et dans d'autres localités voisines.
O. Ghilès
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