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Les habitants protestent devant le siège de la DSP




Le cas du bébé qui a failli être amputé de son bras en raison de complications liées à une injection contre-indiquée qu'on lui avait faite à l'unité hospitalière spécialisée mère-enfant de la ville de Tamanrasset a provoqué l'ire des habitants qui ont investi la rue, jeudi, pour dénoncer cette énième "erreur médicale". Plusieurs dizaines de personnes ont marché jusqu'au nouveau siège de la direction de la Santé où elles ont observé un sit-in de protestation contre les mauvaises conditions de prise en charge des malades et les défaillances médicales qui tournent souvent au cauchemar. En arborant des écriteaux où l'on pouvait lire "Notre santé n'est pas aux enchères", "Je suis Algérien, la protection sanitaire est mon droit", "Il ne s'agit pas d'erreurs, mais bel et bien de défaillances médicales", "Je suis malade, c'est de mon droit de me faire soigner", les protestataires exigent de la directrice de la Santé et de la Population de la wilaya de prendre des mesures coercitives afin de faire le ménage au sein des établissements de santé réputés pour la gestion approximative de leurs services et le manque de moyens humains et matériels qui n'est pas sans conséquence sur la prise en charge des malades de la région. Dans une lettre de doléances adressée au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, au wali de Tamanrasset et au président de l'APW, ils ont fait part de plusieurs carences et manquements, dont l'absence de praticiens dans plusieurs spécialités médicales, le manque de personnel paramédical et l'instabilité du corps médical concerné par le service civil. Les rédacteurs ont également soulevé la dégradation des équipements de l'EPH du fait qu'ils ne répondent plus au besoin des malades dont le nombre est sans cesse grandissant, notamment avec les flux migratoires enregistrés dans cette wilaya aux 50 nationalités. Le document dont nous détenons une copie évoque aussi l'absence de service de réanimation à l'EPH, dégradation de la morgue, l'exiguïté du bloc opératoire et du service d'hémodialyse, et la défaillance du service d'oncologie, poussant ainsi certains cancéreux à faire de longs déplacements pour de simples séances de soins, ou, au pire des cas, mourir à petit feu. La directrice de la Santé et de la population de la wilaya, Samira Ifrène, a, à son tour, préféré attendre les résultats de l'enquête enclenchée tout récemment par ses inspecteurs pour prendre les dispositions nécessaires à l'encontre des responsables mis en cause. "Il me faut juste un peu plus de temps pour pouvoir améliorer la situation des structures sanitaires et du coup assurer une meilleure prise en charge médicale aux malades. Nous sommes conscients de la situation qui se trouve au centre de nos préoccupations et des priorités que nous nous sommes fixées. Mais d'abord, on doit procéder à un assainissement profond. Chaque responsable doit assumer ses actes et ses décisions. Sincèrement, je ne peux pas les couvrir et leur servir de pompier. Je veux de véritables acteurs capables de faire aboutir la stratégie sanitaire et la feuille de route fixée par le ministère et ceux qui veillent à l'application des orientations de la DSP", a rétorqué Mme Ifrène aux revendications formulées par les habitants. Revenant sur le cas de l'UHS mère-enfant, la DSP a fait part d'une expertise médicale pour bien situer les responsabilités avant de décider quoi que ce soit.
RABAH KARECHE


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