Algérie - A la une

Le wali ouvre la boîte de Pandore



Qualifiée d'"abusive", la révocation du SG de l'APC de Tamanrasset a suscité colère et indignation des notables de la région, mais surtout des élus de l'assemblée qui dénoncent "une exaction de trop", consacrant les vieilles pratiques d'un régime despotique et autoritaire. Le wali, Djilali Doumi, qui a motivé sa décision par "la non-assistance du responsable mis en cause aux réunions officielles et le non-accomplissement des missions qui lui ont été dévolues", aura plutôt trouvé un autre mobile à cette affaire qui sonne comme "un avertissement à tous ceux qui osent se dresser contre lui, notamment concernant les consultations de complaisance et les passations de commandes douteuses", accuse un responsable de l'Apc, qui se dit solidaire avec le SG limogé pour le dévouement et la loyauté dont il a fait preuve depuis son installation dans ce poste, en avril 2018.Tout en appelant à un rassemblement de soutien à son collègue, notre interlocuteur tire à boulets rouges sur le chef de l'exécutif, qui semble avoir précipité son départ de cette wilaya à la faveur du tout prochain mouvement prévu dans le corps des walis, en mettant fin aux fonctions d'un cadre local, alors qu'il était en congé annuel. "C'est inconcevable et inadmissible ! Nous sommes dans un pays de droit et non pas dans une jungle. Le wali se doit d'expliquer les véritables motivations de cette révocation, car l'alibi qu'il a voulu nous faire avaler ne tient pas la route. La célérité dont il fait preuve pour relever le SG de l'Apc prête sérieusement à spéculation", tonne le même responsable. Et de renchérir : "Il a fallu 10 mois pour la signature de la décision de détachement chargeant le concerné d'occuper le poste de secrétaire général à l'Apc de Tamanrasset bien qu'il soit installé au terme d'un PV dûment signé par le maire.
Pour sa révocation, il a juste fallu un coup téléphone, et l'arrêté était prêt. Il y a anguille sous roche !" Un élu lui emboîtant le pas explique cette décision farfelue par le témoignage compromettant apporté par le désormais ex-SG lors de son audition par la gendarmerie dans le cadre d'une enquête sur le projet portant acquisition de lampadaires Led destinés à la réhabilitation du réseau d'éclairage public dans certains quartiers de la ville. "Le projet contesté par deux membres de l'assemblée élue, qui ont déposé une plainte auprès des instances juridiques compétentes, aurait été octroyé à un fournisseur recommandé par la wilaya, bien avant l'accomplissement des procédures édictées par le code des marchés publics.
Le fournisseur a livré 540 lampadaires LED pour un montant d'un peu plus de 990 millions de centimes, alors que la consultation n'a même pas eu lieu", a-t-il dénoncé, document à l'appui. Pour de plus amples informations sur cette affaire, particulièrement sur ce limogeage qui a déchaîné les réseaux sociaux, nous avons contacté le SG en question, Abdelkader Messek. Cependant, il s'est refusé à toute déclaration à la presse. À son tour, le P/Apc de Tamanrasset, Cheikh Badi, s'en lave les mains et renvoie la balle au wali. Au sujet de l'acquisition des lampadaires Led, il affirme que "l'opération s'est déroulée en bonne et due forme et que le fournisseur n'a aucun lien avec le wali ni avec son SG".

RABAH KARECHE
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