Algérie - A la une


EXPO
La Révolution à la Maison de la presse
New Press a transformé la maison de la presse Tahar- Djaout d'Alger en une immense galerie d'art et d'histoire.
Depuis le 31 octobre, les murs du bâtiment central de la Maison de la presse et du bâtiment abritant le siège du quotidien arabophone El Fedjr sont tapissés de gigantesques affiches reproduisant des photographies, en noir et blanc, datant de la guerre de Libération nationale, mais aussi des toutes premières années de l'indépendance.
Certaines de ces photographies, offertes par des agences étrangères, sont inédites. Il y a comme une chronologie dans la succession des images. Les premières, prises pour la plupart à la campagne, montrent le dur quotidien d'anonymes Algériens en temps de guerre. L'une d'elles montre un chien en train d'attaquer un homme entouré de soldats français. Plus loin, on voit une «Fatma» et son bébé et, en face, d'autres soldats français. C'est un peu le combat de David contre Goliath, car des moyens impressionnants, notamment des hélicoptères, sont mobilisés contre des civils sans armes. Sur le mur du quotidien La Nouvelle République, on voit un groupe d'Algériens parqués sur une piste d'aéroport et à quelques mètres, les inévitables militaires français pointant leurs armes vers eux. Cette image clôture, en quelque sorte, la première partie de l'exposition. En marchant, on «rencontre», rassurés, un groupe de djounoud de l'ALN, sous le drapeau algérien. En ville aussi, la résistance prend de l'ampleur, en témoigne cette photo de soldats français arrachant une pancarte sur laquelle est écrit «Vive Ferhat Abbas. L'Algérie libre vivra». En juillet 1962, l'Algérie est enfin libre. De cette période, nous avons plusieurs photographies dont une représentant Ahmed Ben Bella entouré d'anciens responsables du FLN et de l'ALN. Cette exposition de photographies à la Maison de la presse d'Alger est organisée par Média Club de l'agence photos New Press, à l'occasion de l'anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale et aussi du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie. L'expo se poursuivra jusqu'au 5 juillet 2013.
Kader B.
PROJECTION DU FILM ZABANA ! À BOUIRA
Un hymne à l'Algérie plurielle et… contre l'oubli
Malgré toutes les polémiques qui avaient entouré le film sur le martyr Ahmed Zabana, premier guillotiné pendant la guerre de Libération nationale, avec Ferradj Abdelkader, le film constitue, n'en déplaise à quelques réfractaires à l'identité plurielle de l'Algérie, un véritable hymne à cette pluralité qui fait la richesse de l'Algérie et grâce à laquelle le pays a recouvré son indépendance.
Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir)- Beaucoup parmi les donneurs de leçons d'hier et d'aujourd'hui oublient ou feignent d'oublier que toutes les résistances populaires entreprises depuis celle de l'émir Abdelkader jusqu'à celle d'El-Mokrani et de cheikh Aheddad, en passant par le soulèvement de Lalla Fadhma N'Soumer et de de Bouamama, ont été vaincues et mises en déroute par l'armée coloniale française parce qu'elles n'avaient jamais réussi à s'élargir audelà de certaines régions du pays. Pendant plus de 130 ans, la France coloniale avait établi son hégémonie et sa mainmise et même ses fondements sur notre pays, au point qu'en 1945, lorsque nos aînés et nos compatriotes avaient revendiqué leur place au soleil en rappelant à la France coloniale ses promesses contre l'engagement des Algériens aux côtés de la France dans son conflit contre l'Allemagne nazie, les colons français, partisans de «l'Algérie de Papa», avaient répondu par les armes en tuant plus de 45 000 Algériens. Cette réponse au soulèvement pacifique de 1945 était le prélude à la guerre de Libération nationale de Novembre 1954 ; une révolution voulue cette fois-ci par tout le peuple algérien de toutes les régions et avec les armes, pour arracher son indépendance et en finir avec la longue nuit coloniale. Le film Zabana ! réalisé superbement par Saïd Ould Khlifa, et dont le scénario était écrit du fond du cœur par Azzedine Mihoubi, comme a tenu à le souligner l'un des acteurs du film présent en cette soirée de mercredi, veille du 1er Novembre à la salle de la maison de la culture Ali-Zaâmoum (Ah, tiens quel bel hasard de l'histoire : Ali Zaâmoum, l'un des acteurs-clés du film qui côtoiera pendant tout le séjour dans la prison de Barberousse Ahmed Zabana), en l'occurrence Menad Embarek, qui incarne le rôle de Moh Touil, un autre condamné à mort, a ceci de positif et de très original : pour la première fois, un film sur l'histoire récente de l'Algérie est rapporté fidèlement avec le dialogue tel qu'il se déroulait au moment des faits, c'est-à-dire comme cela se fait aujourd'hui lorsque Kabyles et Arabes se rencontrent et où l'on assiste à un mélange d'arabe dialectal, de kabyle et de français. Aussi, le film Zabana ! véhicule des vérités historiques qui rappellent à ceux qui veulent l'oublier, les positions honteuses d'un certain François Mitterrand qui était alors ministre de la Justice, ou encore celles des responsables de l'époque comme René Coty, Guy Mollet ou encore Robert Lacoste. Des responsables qui avaient rejeté par trois fois, la demande de grâce introduite par les avocats de Zabana et de Ferradj. On aura également assisté avec force détails aux ultimes moments de l'exécution illégale, comme a tenu à le souligner, l'avocat de Zabana maître Zertal incarné par Abdelkader Djeriou, qui rappelait aux bourreaux de Zabana, après l'arrêt de la lame par trois fois, combien ils violaient le droit le plus élémentaire de la personne humaine, alors que ces mêmes bourreaux avaient insisté sur l'exécution «jusqu'à mort s'ensuive». En somme, le film mérite cette mention spéciale pour avoir d'abord réussi à faire sortir le martyr Ahmed Zabana du cliché stéréotypé que l'on a toujours sur lui avec des images du héros dans la prison de Barberousse avant d'être guillotiné et là le mérite revient en premier lieu à l'acteur principal Imad Benchenni qui présente le héros comme étant un être aimable, souriant, affectif ayant une famille et ayant été l'un des acteurs engagés bien avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale en Novembre 1954, puisqu'il participa à l'attaque de la poste d'Oran en 1949 en compagnie de Hocine Aït Ahmed et tant d'autres. Ensuite en immortalisant cette page de l'histoire noire de la France coloniale qui avait exécuté, comme l'avait souligné dans le film et dans la réalité de l'époque, l'archevêque d'Alger, au président Français, «un invalide en la personne d'Ahmed Zabana qui perdit un œil lors de sa capture à Ghar Boujlida, et un innocent en la personne de Abdelkader Ferradj qui n'avait commis aucun délit, les deux ayant été exécutés pour satisfaire et rassurer les colons d'Algérie». Un film à voir et à faire voir surtout par le large public pour démontrer à tous ceux qui veulent nous imposer une culture et une identité venues d'ailleurs que les plus grandes victoires de notre peuple ont été toujours arrachées avec un mélange de langues et de dialectes et dans une fraternité inégalée. Exactement comme on le voit dans ce long-métrage.
Y. Y.
HEDJRET ENNOUSS (TIPASA)
Des moudjahidine et historiens évoquent le déclenchement de la guerre de Libération nationale
La coquette ville de Hedjret Ennouss, anciennement appelée Fontaine du Génie, située à 110 km de la capitale et qui abrite l'une des plus grandes centrales électriques d'Algérie avec une production de 1 200 mégawatts, a commémoré en ce 1er novembre, le 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.
Ce furent des moudjahidine, à l'instar de Ali Azibi et de l'historien, chercheur et écrivain Mohamed Rebah qui évoquèrent cet événement historique. L'historien et chercheur Rebah, devant une assistance en majorité composée de jeunes, avait mis l'accent sur le rôle des moudjahidine en vue de contribuer à l'écriture de l'historie de notre pays au profit des générations futures. Dans son exposé, cet historien avait évoqué la douloureuse période des camps de regroupements et des sinistres SAS. Il avait aussi mis l'accent sur le «parquage inhumain de la population rurale, déracinée et délocalisée contre son gré et encerclée par des barbelés, totalement démunie au sein de ces camps de regroupements». Quant au moudjahid Ali Azibi, il avait évoqué le sort dramatique et poignant qui fut réservé à plusieurs femmes du camp de regroupements de Messelmoune, dont certaines furent surprises hors de ce camp portant du café, du sucre et de la galette aux moudjahidine qui se trouvaient dans les maquis de Hayouna, à Ouraya. Ces femmes héroïques furent assassinées par les soldats coloniaux du sinistre 22e R I (Régiment d'infanterie) et jetées à la mer de la plage de Bois Sacré. Le président de l'association Alaouserf de Hadjret Ennouss, en l'occurrence Abdelkader Ghilassi, l'un des organisateurs de cet événement, se surpassa par la mise en place d'une organisation et d'un système d'information en direction de la population locale.
Larbi Houari
AIN DEFLA
L'homme déchiqueté par un train avait été assassiné avant
Tout le monde se rappelle de l'homme qui avait été retrouvé en travers des rails du chemin de fer, non loin de la zone industrielle, à la sortie ouest de la ville d'Aïn Defla, déchiqueté par un train.
Il s'avère, après enquête, que ce n'était pas du tout un simple accident mais bien un crime que son auteur avait tenté de travestir en accident. Ce jour-là, un appel émanant des responsables de la gare de chemin de fer d'Aïn Defla avait, sur l'heure, informé la compagnie de Gendarmerie de l'incident qui immédiatement après avait dépêché ses éléments. Les enquêteurs, dès les premières constatations, se sont rendus compte, au vu d'une multitude d'indices, que la victime n'était pas morte parce qu'elle avait été heurtée par le train mais qu'elle a bel et bien été tuée ailleurs, avant d'être jetée devant le train de marchandises. Une hypothèse renforcée par plusieurs indices dont les bras noués de la victime à l'aide d'un fil de fer et la blessure béante à la gorge, tranchée par une arme blanche. L'enquête pour retrouver l'auteur de ce crime ne fut pas aisée. Ce n'est qu'au bout de quelques jours que les gendarmes ont pu savoir qui était la dernière personne a avoir vu la victime vivante. Une fois cette personne identifiée — il s'agit d'un jeune homme de 23 ans demeurant à Bourached, au douar Tiabine, une connaissance proche de la victime — les enquêteurs se sont mis à sa recherche et ont fini par apprendre qu'elle se cachait chez elle. C'est alors que sur autorisation du procureur de la République, une perquisition du domicile de l'individu recherché a été effectuée. Les gendarmes n'ont pas trouvé l'individu en question dans le domicile même, mais son lit était encore chaud et tout prouvait qu'il venait de le quitter puisqu'en plus, ses cigarettes étaient là. C'est alors que la perquisition s'est étendue aux dépendances du domicile. Il a été découvert caché dans un coin, entre des caisses vides et des sacs de pomme de terre. Il a été alors arrêté et conduit au siège de la compagnie de Aïn Defla où il a été placé en garde à vue et interrogé. La visite médicale du présumé coupable a permis de révéler des traces de griffes et de morsures attestant que la victime, s'était défendue avec l'énergie du désespoir. Ne se contentant pas de ces indices et pour renforcer l'accusation et étayer encore plus la thèse du crime, des prélèvements ont été faits par les agents de la police scientifique et envoyés au laboratoire de l'Institut national de criminologie d'Alger. Les résultats sont formels, ils corroborent l'accusation d'homicide perpétré contre H. Belkacem, âgé de 23 ans, par A. M. âgé de 23 ans aussi, et issus tous les deux du même douar. On a appris par ailleurs que l'auteur présumé de ce crime avait déjà eu des démêlés avec la justice puisqu'il avait commis plusieurs délits de conduite en état d'ivresse et même d'attentat à la pudeur. Présenté au parquet, il a été incarcéré par le juge d'instruction en charge de ce dossier.



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