Algérie - Législation de la santé

«Le service civil» chez le privé aussi



 Le personnel médical, principalement les médecins, peut dorénavant effectuer son «service civil» même dans les structures privées.

C’est ce qu’annonce l’article 17 de l’ordonnance du 15 juillet, modifiant et complétant la loi du 11 février 1984, relative au service civil. L’on y retrouve effectivement: «le service civil peut être également effectué auprès des établissements relevant du secteur privé de la santé selon des modalités qui sont précisées par voie réglementaire». Alors que l’article 18 poursuit: «la durée effective du service civil peut être, par équivalence, modulée selon les zones, secteurs d’activités, unités économiques, projets de développement ainsi que selon les qualifications jugées prioritaires dans le cadre des plans de développement sans qu’elle soit inférieure à un an».

Autant de nouveaux textes donc qui expriment clairement l’orientation et la détermination du premier responsable de la santé publique nationale, et sur instruction du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, à faire aboutir son objectif qui consiste à peupler à tout prix les zones les plus reculées du pays en leur assurant une couverture sanitaire. Un dessein qui n’est pas sans connaître depuis récemment quelque résistance de la part des blouses blanches, particulièrement celles qui sont à l’orée de leur carrière. Une résistance tellement palpable que M. Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, n’a pas hésité à afficher publiquement son intention de faire appel à des compétences étrangères afin de combler le déficit en médecins ressenti dans nombre de régions, notamment le Sud et les Hauts Plateaux.

Au même moment, les diplômés des écoles algériennes crient au scandale et dénoncent «le chantage aux postes». En effet et selon les jeunes praticiens directement concernés, des postes, voire des besoins en soins seraient encore non satisfaits de manière correcte et suffisante dans le nord du territoire où des spécialités seraient encore farouchement demandées particulièrement celles traitant de la gynécologie et de la réanimation à titre non exhaustif. D’autres sources contactées par nos soins vont même jusqu’à crier à la rétention de poste... pour raison politique.

Depuis pratiquement deux ans la crise des médecins et leur affectation dans les régions éloignées semble se poser avec acuité.

Néanmoins et à y voir de plus près, la logique brandie par les pouvoirs publics, bien que bien fondée de par sa portée stratégique qui plaide pour la décentralisation de la médecine et le développement global, se heurte lamentablement à des obstacles autrement plus terre à terre. Citons la jeune femme médecin qui ne veut partir au Sud et y habiter «seule» pour le seul motif professionnel. Ou encore le mari dont la femme travaille et pour qu’il puisse «immigrer» dans une quelconque localité exige de sa tutelle qu’elle le pourvoie lui et sa compagne de postes qui les satisfassent. Ceci dans les meilleurs des cas où le couple n’a pas d’enfants.

En tous les cas, les autorités, conscientes de la situation qui prévaut notamment dans le Sud en matière de soins, semblent trouver un début de solution à la problématique en permettant au personnel médical d’effectuer leur service dans des structures privées au Sud et dans les régions enclavées et déshéritées. Peut-être que cela permettra à ces personnels d’apprécier ces régions et s’y installer une fois leur service accompli. C’est du moins ce à quoi aspirent les pouvoirs publics en attendant de voir un jour un engouement de la part des praticiens de la santé.

 





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