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Le secteur de la pêche veut sortir la tête de l'eau



Pour le développement efficient de la pêche dans la wilaya de Béjaïa, la direction de la pêche de wilaya a misé sur l'aquaculture et la pêche continentale, mais aussi sur les deux barrages d'eau empoissonnés.Avec sa façade maritime d'environ 8% du littoral algérien, le secteur de la pêche dans la wilaya de Béjaïa peut jouer un rôle important dans le développement économique de la région. D'autant plus qu'en matière de pêche maritime et d'aquaculture, la wilaya de Béjaïa recèle des potentialités considérables mais sous-exploitées, car la production halieutique reste faible.
Le secteur est, selon M. Adouane, directeur du secteur de la pêche de la wilaya de Béjaïa, doté d'un port de pêche pleinement opérationnel, dénommé "port mixte" et deux autres projets de pêche : celui de Tala Yilef, dont les travaux sont achevés et son exploitation partielle est transférée à l'EGPP (Entreprise de gestion des ports de pêche), ainsi que celui de Beni Ksila, dont la réception est prévue avant la fin de l'année en cours.
Deux structures de pêche qui viendront renforcer, estime M. Adouane, les capacités de production halieutique de la région. Le port séculaire de Béjaïa est, signale-t-on, vétuste et est dominé par les petits métiers. Il est doté, précise M. Adouane, d'une flottille de 315 bateaux de pêche, 22 chalutiers, 242 petits métiers et 49 sardiniers pour 1540 pêcheurs.
Pour les structures d'appui, ce "port mixte" dispose actuellement d'une chambre froide d'une capacité de 200 m3, d'une fabrique de glace d'une capacité de 5 t/j, d'un camion frigorifique vétérinaire, d'un atelier de réparation navale et d'une seule station de ravitaillement privée en combustible qui est d'une capacité de 10 000 l. "Les cases pêcheurs seront affectées aux pêcheurs ce mois d'octobre", signale M. Adouane. Sa capacité de production halieutique durant ces vingt dernières années oscille, selon notre interlocuteur, entre 2500 t à 3000 t par année.
Une production dominée par le poisson bleu, en deçà de ses richesses halieutiques. La mise en service des ports de pêche de Tala Yilef, actuellement en exploitation partielle par l'EGPP, et celui de Beni Ksila permettra, indubitablement, une évolution significative de la production halieutique dans la région.

L'aquaculture et la pêche continentale pour booster le secteur
Pour le développement efficient de la pêche dans la wilaya de Béjaïa, la direction de la pêche de wilaya a misé sur l'aquaculture et la pêche continentale, mais aussi sur les deux barrages d'eau empoissonnés. Il s'agit du barrage d'Ighil Emda à Kherrat et du barrage Tichy-Haf à Bouhamza avec des capacités respectives de 117 millions de mètres cubes et 80 millions de mètres cubes. Ainsi, afin de permettre le développement de l'aquaculture marine, la direction du secteur a procédé, selon M. Adouane, à la localisation des zones d'activités aquacoles en mer et terre. Trois projets d'aquaculture et de conchyliculture sont actuellement en activité dans le cadre de concessions.
Deux projets d'élevage de moules (100 t/an) et un autre des huîtres d'une même capacité de production. Deux firmes de puériculture, loup et daurade sont aussi opérationnelles à raison d'une capacité de production chacune de 600 t/an. Trois autres projets similaires sont en cours avec l'installation des cages flottantes. "L'endroit n'est pas exploité par les pêcheurs. Et notre objectif est d'atteindre d'ici à 2022 une capacité de production de 3000 t/an", estime M. Adouane.
Parallèlement à l'aquaculture, la pêche continentale est une branche sur laquelle la direction de la pêche de Béjaïa a misé pour le développement de cette filière. Deux barrages d'eau sont d'ores et déjà empoissonnés. "Ils seront exploités dans le cadre des concessions au privé", précise M. Adouane. La direction du secteur projette aussi l'empoissonnement de trois retenues collinaires à El-Kseur, Toudja et le lac Mouzaïa à Béjaïa.
En plus de l'empoissonnement de ces deux barrages d'eau, un autre projet est en voie de de réalisation pour augmenter la production : il s'agit de l'empoissonnement des bassins d'irrigation afin d'intégrer l'aquaculture dans le secteur de l'agriculture pour les fellahs intéressés. "Le projet consiste, comme ceux des barrages d'eau, à empoisonner les bassins d'irrigation", précise M. Adouane.
À signaler que deux plages d'échouage ont été aménagées en vue de valoriser les ressources côtières. Une plage d'échouage à Beni Ksila, sur la côte ouest de Béjaïa, et une autre à Melbou, sur la côte est de Béjaïa. En somme, le secteur de la pêche à Béjaïa est en voie de développement. "Pour une pêche responsable et durable", plaide M. Adouane.

L. OUBIRA
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