Algérie - A la une

Le rouquin du vieux Kouba




Madjer, Assad, Belloumi ! Un refrain qui nous rappelle le regretté commentateur Mohamed Sellah de la Radio algérienne.Salah Assad a porté le maillot national plus de 91 fois et avait marqué 20 buts. Il fut sélectionné en Equipe nationale d'Algérie à l'âge de 19 ans à Alger, en date du 1er mai 1977 pour affronter le Sénégal avec l'entraîneur Rachid Mekhloufi. Salah Assad a vu le jour dans la ville des Genêts (Tizi-Ouzou), un certain 13 mars 1958. Il a commencé à taper da ns un ballon très jeune. Son poste de prédilection est celui d'ailier gauche, un ailier type auquel il manque la vitesse de démarrage, une arme maîtresse, il est l'inventeur du «Ghoraf», un geste technique en forme de râteau qui fait basculer son adversaire. Salah Assad fait ses classes à Cheraga dans la catégorie minime puis cadette pour ensuite signer une licence au RC Kouba où à 17 ans, il figure au sein de l'équipe fanion au poste d'ailier gauche. Il possédait des débordements qui font sensation sur le flanc gauche de par ses courses diaboliques, plusieurs formations professionnelles lui font les yeux de chimère et au grand dam de l'opinion sportive algérienne. Il opte pour le FC Mulhouise, lui le pur produit de la réforme. Par ce choix, il met la réforme en contradiction avec ses textes qui ne permettent le départ à l'étranger qu'à l'âge de 28 ans. Assad réussit ce débordement comme à son habitude et devient le premier footballeur algérien à partir officiellement à l'étranger avec l'autorisation de la Féderation algérienne de football. Après un séjour malheureux au Paris Saint-Germain où il côtoyait Mustapha Dahleb, Salah revient à Mulhouse. Blessé au genou et trainant un moral au plus bas, il revient avec des capacités physiques excellentes pour reprendre la compétition et participer au Mondial du Mexique de 1986. Salah Assad n'avait que 20 ans lorsque la Tunisie a disputé la Coupe du monde de la FIFA, Argentine 1978. L'Algérien a assisté à la victoire des Aigles de Carthage contre le Mexique (3-1). Ce succès a inspiré Assad et la sélection algérienne, qui se sont qualifiés pour la première fois pour l'épreuve mondiale en 1982, grâce à une victoire conquise de haute lutte face au Nigeria à Constantine. «J'étais un jeune homme quand j'ai vu la Tunisie participer à la Coupe du monde 1978. Nous nous sommes alors promis de qualifier l'Algérie pour sa première Coupe du monde», confirme Assad au micro de FIFA.com, à propos d'une compétition en Espagne où les Algériens sont tombés dans le groupe de la RFA, championne d'Europe, du Chili et de l'Autriche. «Nous étions pressés de rencontrer les Allemands, que nous suivions à la télévision et dans les journaux. La Coupe du monde rassemble les plus grands joueurs, c'est pourquoi il est très important d'y participer. Je n'oublierai jamais cette expérience exceptionnelle.» L'Algérie a débuté son parcours en Espagne tambour battant, par un succès sur la RFA, favorite de l'épreuve. «Avant d'affronter l'Allemagne de l'Ouest, nous nous sommes bien préparés en rencontrant l'Irlande du Nord, le Real Madrid et d'autres grandes équipes en amical. Nous avons ainsi entamé la rencontre dans les meilleures conditions», se souvient Assad. «Nos adversaires ne nous connaissaient pas et je pense que c'est l'une des raisons de notre succès. Ça nous a encouragé à tout donner dans ce match historique et c'est ainsi que nous l'avons emporté 2-1» ; Promesse tenue. La sélection algérienne a surpris le monde entier avec cette victoire face à la RFA. Dans la foulée, ses joueurs ont reçu les louanges des plus grandes stars du football. «Ce que nous avons vécu était extraordinaire. Je me rappelle avoir été salué par Pelé et Franz Beckenbauer, que j'avais l'habitude de suivre en simple supporter», confie encore ému un Assad qui allait ensuite signer un doublé face au Chili. «Après la défaite face à l'Autriche, j'ai demandé au sélectionneur de jouer en pointe et non en tant qu'ailier, tout en lui promettant de marquer face au Chili. Je n'avais pas reçu beaucoup de ballons sur l'aile durant le match précédent. Il a décidé de mettre Lakhdar Belloumi sur le banc et de me faire jouer à sa place. J'ai tenu ma promesse en marquant deux buts et en frappant une fois le poteau». Outre Assad et Belloumi, l'Algérie comptait dans les années 80 plusieurs joueurs très adroits balle au pied, dont un certain Rabah Madjer, qui a également brillé en Espagne avec un but face à la RFA. «La force d'une équipe réside sur les flancs. La sélection algérienne avait la chance d'avoir Madjer à droite et Assad à gauche», détaille Assad. «Tous les clubs rêvaient de posséder un tel duo, car Madjer était technique et rapide, et nous avions à peu près les mêmes caractéristiques. Malgré notre positionnement sur les côtés, nous participions au travail du milieu de terrain puis nous nous rapprochions de l'attaque pour marquer. Nous avons rendu de grands services à la sélection à cette époque. Nous étions sa force de frappe». Malheureusement l'Algérie a fait ses adieux à la compétition dès le premier tour, suite à sa défaite (2-0) contre l'Autriche dans le deuxième match. Sa victoire (3-2) sur le Chili lors de la dernière journée n'aura donc servi à rien. «Nous avons perdu le deuxième match face à l'Autriche, qui était pourtant moins forte que la RFA et le Chili, car le staff technique a aligné la même équipe qu'au premier match», regrette Assad, qui a toujours du mal à digérer cet échec. «Belloumi n'était pas au meilleur de sa forme et il aurait dû être mis au repos. Le milieu de terrain a eu du mal à transmettre le ballon aux attaquants. Nos adversaires ont joué comme nous, en s'appuyant sur la défense et les contres. Cette défaite nous a coûté la qualification». Leçon non retenue. Après l'élimination au premier tour d'Espagne 1982, l'Algérie s'est qualifiée pour Mexique 1986. Les joueurs du jeune sélectionneur Rabah Saâdane avaient gagné en expérience, mais les bons résultats attendus n'ont pas été au rendez-vous. «Espagne 1982 était notre première participation et nous n'avions aucune expérience de ces grands tournois. En 1986, nous n'avions pas d'excuses et l'équipe pouvait aller loin», admet l'ancien attaquant, à propos d'un tournoi où l'Algérie a fait match nul (1-1) face à l'Irlande du Nord, avant de perdre (1-0) face au Brésil puis de s'effondrer (3-0) devant l'Espagne. «Malheureusement, nous n'avons pas tiré les leçons des erreurs que nous avions commises quatre ans plus tôt. Il y a eu un problème durant la nuit précédant la rencontre face à l'Irlande du Nord et cela a eu un impact négatif sur le moral des joueurs. Le match s'est terminé par un nul face à une équipe que nous aurions dû battre facilement», estime l'ancien joueur du FC Mulhouse et du Paris Saint-Germain. «Face au Brésil, nous avons fait un grand match malgré la défaite, avant de perdre contre l'Espagne et d'être éliminés. Si nous avions gagné face à l'Irlande du Nord, nous nous serions qualifiés pour la suite de la compétition, car notre groupe était plus facile qu'en 1982.»
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