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Le renouveau de l'université est dans la diffusion de «la culture entrepreneuriale»




Le renouveau de l'université est dans la diffusion de «la culture entrepreneuriale», ont estimé des participants au colloque international sur «La gouvernance universitaire» dont les travaux ont pris fin dimanche à Oran au terme de deux journées de débats. «L'université, en tant qu'acteur local de développement doit promouvoir des actions liées à l'entrepreneuriat», a-t-on soutenu lors de cette rencontre consacrée à l'évaluation des modes de gouvernance dans l'enseignement supérieur en Algérie et dans le monde. Dans ce contexte, une communication sur le rôle de l'université dans la sensibilisation des étudiants à la création d'entreprise, a été présentée dans le cadre de cette deuxième journée par deux enseignantes de l'université d'Oran, Mmes Benyahia-Taibi et Djamane-Segueni. Les intervenantes relèvent que l'entrepreneuriat tient une place de plus en plus importante dans le tissu économique local et national, eu égard à «l'incidence positive» des nouvelles petites entreprises sur la création d'emplois. «En Algérie, l'université s'était cantonnée à former des étudiants par rapport à une discipline donnée, négligeant son rôle d'intégration de l'étudiant dans la sphère professionnelle», ont-elles observé, affirmant toutefois que l'intérêt des établissements de formation supérieure pour l'entrepreneuriat s'est «fortement renforcé» depuis quelques années, en témoigne l'inscription de filières entrepreneuriales dans les cursus universitaires. La communication des deux enseignantes s'appuie sur une étude de terrain récente menée auprès de leurs collègues et des étudiants en fin de cycle à la Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et de Gestion, et ce, dans le but d'une «meilleure compréhension de l'influence des formations sur l'intention entrepreneuriale des étudiants». Cette étude a notamment révélé que 80 % des étudiants déclarent posséder une idée ou un projet d'entreprise qu'ils souhaitent concrétiser dans un délai de trois ans tout au plus, et que la plupart considèrent la création d'une entreprise comme «un acte permettant de se consacrer à une passion» ou comme «une prise de responsabilité avec une motivation financière». La majorité des enseignants jugent quant à eux les enseignements dispensés «insuffisants» pour faciliter la création d'entreprise par les étudiants, d'après les auteurs qui suggèrent ainsi l'impulsion d'une nouvelle dynamique à même de permettre à l'université algérienne de contribuer davantage au développement de l'entrepreneuriat.
Participation aux programmes internationaux
Ce colloque a également mis l'accent sur les démarches qualitatives de l'université algérienne du fait de sa participation aux programmes internationaux tels celui portant sur le Renforcement de l'Assurance Qualité Interne dans des Universités de la Méditerranée (AQIUMED). Ce projet vient en appui à la politique nationale de mise en place de systèmes d'assurance qualité de l'enseignement supérieur et vise le renforcement des échanges entre les universités du bassin méditerranéen, a souligné M. Abdelaziz Tairi de l'université de Boumerdès, partenaire algérien de ce programme aux côtés de l'Ecole normale supérieure d'enseignement technique d'Oran et de l'université de Constantine. De son côté, M. Herzallah Abdelkarim de l'USTHB de Bab Ezzouar (Alger) a axé son intervention sur le programme d'Appui à la Politique Sectorielle de l'Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique (PAPS-ESRS) mis en place dans le cadre de l'association Algérie-Union européenne. L'intervenant a rappelé dans ce sens que la mise en place d'instances nationales d'évaluation et l'ouverture de l'université au monde socioprofessionnel figurent parmi les objectifs majeurs de la politique sectorielle élaborée dans le plan quinquennal 2010-2014. L'expérience étrangère a été présentée par plusieurs participants à l'image de M. Jean-Pierre Asselin de Beauville, Vice-recteur honoraire de l'Agence universitaire de la Francophonie qui a plaidé en substance pour «la libération des énergies individuelles et collectives, la réalisation d'une bonne intégration de l'université au sein de la culture régionale et l'internationalisation intelligente des formations et de la recherche». Il a également recommandé de «ne pas se plier aux exigences des classements internationaux tel celui dit de Shangaï», le qualifiant de «biaisé car négligeant des missions importantes des universités tout en surévaluant la recherche et les sciences exactes au détriment de la formation et des sciences humaines. «L'impact de ces classements peut être pervers, les gouvernements étant tentés de restructurer l'enseignement supérieur pour le rendre plus élitiste et plus conforme aux critères du classement, rendant par là même, les formations plus inégalitaires», a dit M. de Beauville en se déclarant favorable à la mise en place de procédures d'évaluation interne et externe pour l'ensemble des missions de l'université. Cette rencontre a été organisée par l'équipe de recherche sur les réformes dans l'enseignement supérieur et intégration dans l'espace euro-méditerranéen (ERESIEM), relevant du Laboratoire de recherche sur les économies euro-méditerranéennes (LAREEM) de l'université d'Oran.
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