Algérie - Algériens en France

Le regroupement familial en France pose problème à des Algériens



Le collectif «Libérez nos familles», représentant des familles en attente de visa d’installation en France, a exprimé, à travers une lettre adressée à notre journal, sa révolte face à «une politique discriminatoire menée par le Consulat de France à Alger» pour la délivrance des visas de regroupement familial.

 Des pères de famille algériens, résidant légalement en France et détenteurs d’autorisation de regroupement familial, n’arrivent pas depuis des mois à obtenir les indispensables visas de long séjour pour leurs proches restés en Algérie. Un état de fait considéré par les concernés comme une violation de la réglementation française qui fixe les délais de délivrance de ce genre de visa à seulement deux mois maximum.

 Ces derniers affirment que le Consulat de France bloque délibérément les dossiers d’obtention de visas long séjour de leurs proches pour servir «les desseins politiques du candidat de l’UMP aux élections présidentielles françaises». Nicolas Sarkozy, ministre français de l’Intérieur, qui brigue la succession de Jacques Chirac à l’Elysée, avait en effet axé son discours électoral sur le durcissement de la réglementation sur l’immigration, notamment en optant pour une immigration sélective.

 Nicolas Sarkozy avait pourtant annoncé, lors de sa visite de deux jours en Algérie, les 12 et 13 novembre dernier, plus de souplesse dans le traitement des dossiers de demandes de visas pour les Algériens. Mais sur le terrain, c’est une autre réalité qui est vécue par les demandeurs de visas long séjour pour regroupement familial.

Le collectif «Libérez nos familles» compte une centaine de pères de famille qui vivent en France depuis plusieurs années et qui remplissent toutes les conditions exigées par l’administration française (logements conformes, travail stable avec contrat à durée indéterminée (CDI), contribution aux impôts...) mais qui, toutefois, n’ont pas pu obtenir le fameux sésame pour leur femme et leurs enfants restés en Algérie.

 Certains demandeurs, comme témoigne le collectif, ont déposé en février dernier des dossiers en bonne et due forme avec des autorisations de regroupement familial délivrées après une enquête minutieuse des services français. Mais malgré cela, ils n’ont pas réussi à avoir les visas long séjour pour leurs proches. Cette situation a causé un grand préjudice à ces demandeurs séparés depuis des années de leurs familles et contraints de se déplacer régulièrement entre la France et l’Algérie. «Cette procédure, avec cette attente interminable, est forcément lourde de conséquences moralement et matériellement, puisque nous sommes contraints de faire des voyages multiples en Algérie et de dépenser des sommes exorbitantes en communications téléphoniques. Vu cette attente insupportable, nous tenons à dénoncer une situation de pourrissement à travers cette politique d’immigration coriace et inhumaine», lancent les concernés. Ces derniers ajoutent que le Consulat de France à Alger, en se comportant de la sorte avec d’honnêtes pères de famille, viole tous les traités internationaux, particulièrement la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et celle de la protection des intérêts supérieurs de l’Enfant, dont la France est signataire.

 Avant de conclure, les membres du collectif «Libérez nos enfants», qui se considèrent comme des otages du Consulat de France à Alger, ont souligné qu’ils sont prêts à recevoir et à donner le soutien à toutes les autres personnes qui vivent un cas similaire. Nos tentatives, durant toute l’après-midi de mardi, de contacter par téléphone le Consulat de France à Alger ont été vaines. Les numéros de cette représentation diplomatique étaient tous le temps occupés.

 Durant la journée d’hier, nous avons réussi à avoir le Consulat. Malheureusement, c’était chaque fois le répondeur automatique qui était au bout du fil. Aussi, nous avons essayé de contacter par téléphone le ministère français des Affaires étrangères à Paris. Après plusieurs tentatives, nous avons pu avoir un responsable de ce ministère, qui nous a affirmé qu’il n’était pas courant de cette affaire. Toutefois, il nous a confirmé que la législation française fixe à deux mois au maximum le délai pour recevoir une réponse à une demande de visa. Avant de décrocher, notre correspondant nous a orientés vers les services du Consulat de France à Alger pour avoir plus de détails sur cette affaire.


sltt tout le monde
gata23 - rien - annaba, Algérie

12/04/2012 - 30339

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