Algérie - Actualité littéraire

LE PROFESSEUR MOSTÉFA KHIATI PARLE DE SON NOUVEL OUVRAGE “L’Algérie n’était pas un désert médical”




LE PROFESSEUR MOSTÉFA KHIATI PARLE DE SON NOUVEL OUVRAGE  “L’Algérie n’était pas un désert médical”
“Ils se soignaient où ces corsaires au retour de leurs expéditions ?” s’est interrogé le professeur Mostéfa Khiati, auteur du livre La médecine en Algérie pendant l’occupation française (éditions Enag), lors d’une rencontre animée samedi à Alger. La question est d’autant judicieuse, du fait que le diplomate et explorateur d’Alger Hassan al-Wazzan (1494-1527 ou 1555) dit Léon l’Africain énumérait dans sa “Description de l’Afrique” qu’il y avait bel et bien des hôpitaux à Tlemcen, Oran, Béjaïa et à Alger à l’aube du XVIe siècle. À ce sujet, l’œuvre de Mostéfa Khiati “est un acte mémoriel pour démentir la thèse qu’El Djazaïr n’était pas ce no man’s land où il n’y avait pas de place ni pour la santé ni pour l’éducation et où ses habitants tombaient comme des mouches. Donc, aux succès des opérations du Djerrah et son savoir-faire en matière d’aseptisation, s’ajoutait aussi l’hygiène de vie de la population qu’elle puisait des hammams et des sources. Mieux, le régime méditerranéen est également à l’origine de la longévité de la population. S’il en est une preuve, celle-ci est burinée sur les pierres tombales”, a déclaré l’orateur. En ce sens, les patients étaient traités à l’usage de la phytothérapie à l’efficacité prouvée “car, partout où il y a des malades, partout où il y a des blessés, il y a des guérisseurs et des remèdes”; lit-on à la page 75. Déjà en vogue, l’ancestral usage des plantes médicinales était en ce temps-là l’alternant moyen à la fois utile et efficace qui allait être plus tard, “ce soin en vogue et additionnel à la médecine classique”, a déclaré le professeur Mostéfa Khiati qui était l’hôte de l’Agora du livre qui s’est tenue à la librairie Media-book de l’Enag. Cueillies aux environs de la “qaria de ness el fah’s” avec l’œil expert de l’herboriste, la préparation du daouaâ (remède) était l’œuvre du sage guérisseur pour être bu en infusion ou à bander la partie à traiter à l’aide d’onguents. À ce titre, la nomenclature des plantes médicinales s’enorgueillit d’un éventail de 1 000 espèces répertoriées dans le dictionnaire des drogues d’Abderezak Ibn Hamadouche El Djazaîri (né en 1107 de l’hégire). “Ce tbib tenait une officine aux environs de Djamâa Lekbir (la grande mosquée d'Alger) alors que d’autres y officiaient dans les souks. Outre cela, ce hakim est aussi l’auteur de l’ouvrage Errihla (le voyage) et Kechf erroumouz où l'on relève son érudition dans les connaissances des plantes médicinales de l'époque et leur emploi. Mieux, ce tbib s’illustra de l'ouvrage en quatre tomes El jawhar el maknoun min bahr el kanoun (les perles cachés de l'océan du canon) où il traite des poisons, des maladies et des plantes et drogues médicinales” lit-on dans le livre Histoire de la médecine en Algérie – de l’antiquité à nos jours de Mostéfa Khiati aux éditions ANEP 2000. Autant d’arguments d’un médecin qui font voler en éclats la prétendue œuvre civilisatrice de la France, qu’avait conduit le maréchal de Bourmont à l’infâme sabre de l’extermination. À noter que l’après-midi littéraire a été modérée par notre confrère Meziani Abdelhakim.



La médecine en Algérie pendant l’occupation française du docteur Mostéfa Khiati, éditions Enag - 584 pages – 1 400DA
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