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Le patrimoine forestier en péril à Jijel



Pour la énième année, la wilaya est au rendez-vous avec la fatalité des feux de forêt qui n'en finissent pas d'achever ce qui reste de son couvert végétal.Chaque été, c'est le même phénomène qui se reproduit. De multiples foyers se déclenchent quasiment d'une manière simultanée aux quatre coins de la wilaya, venant à bout des espaces de verdure et de forêts qui font sa notoriété. Au vu et au su de tous, et en dépit des moyens déployés pour organiser la lutte anti-incendie dès le début de la saison estivale, ce fléau écologique reste le plus récurrent de l'été.
Chaque année, c'est dans les mêmes conditions que des centaines d'hectares de différentes espèces partent en fumée. Ceci sans compter les dégâts matériels causés au secteur agricole et ses filières apicoles et avicole, ainsi qu'à l'arboriculture. Les efforts tentant de renouveler les espaces incendiés n'ont d'ailleurs guère abouti pour, entre autres causes, ces mêmes incendies qui viennent les décimer dès qu'elles repoussent. Et dire que chaque année à la même période, soit du début juin et jusqu'à la fin septembre, tout un dispositif de lutte contre les incendies est mis en place. Il engage d'abord et en premier lieu la Conservation des forêts et la Protection civile, qui sont à l'avant-garde de cette lutte. Les APC, certaines associations, dont celles des chasseurs, sont également associées à cet effort de préservation de la forêt pour lui épargner les dégâts ravageurs de ces incendies. Avec tous les moyens humains et matériels déployés sur le terrain par les services des forêts et l'engagement des unités secondaires opérationnelle de la Protection civile, la mission d'empêcher le déclenchement de ces incendies, ou du mois leur extinction avant leur propagation, n'est pas de tout repos. "Il faut la mise en place des infrastructures anti-incendie, c'est le moyen le plus efficace dans cet effort", insiste-t-on à la Protection civile.
Ces infrastructures reposent essentiellement, selon l'officier Salah Laaradj, de la cellule de communication de la Protection civile, sur l'ouverture des tranchées. Cette mission reste l'apanage des services des forêts, qui tentent de mettre les bouchées doubles pour ouvrir des pistes en montagne et creuser davantage de tranchées. L'implication des riverains dans cette lutte est également sollicitée dans les opérations de prévention contre les incendies. "Au moins, ils nous alertent au bon moment", indique-t-on au sein des services des forêts.
Ces derniers ont même lancé des initiatives de sensibilisation en direction des populations des zones montagneuses pour les impliquer dans cette bataille, qui reste encore loin d'être gagnée. L'étendue des surfaces forestières et le relief accidenté rendent souvent la mission d'extinction des feux périlleuse, voire impossible. Mais rien ne justifie, déplore-t-on également, que des forêts prennent feu en pleine agglomération urbaine. Il y a quelques jours, tout un mont forestier a pris feu en plein centre-ville d'El-Milia. Et chaque année, cette montagne est incendiée de la même manière.
C'est pratiquement dans les mêmes conditions que les flammes déciment tout, alors que l'APC et les services des forêts n'ont jusqu'à maintenant pas daigné intervenir pour épargner à ce mont ces incendies à répétition. L'appréciation des dégâts des incendies enregistrés avant et après l'Aïd est de nature à alourdir davantage le bilan des incendies enregistrés. Car d'importants espaces forestiers et des exploitations agricoles ont été incendiés, à Chekfa, Beni Belaïd, El-Ancer, El-Milia, Selma, Sidi Marouf, pour ne citer que ces communes, touchées de plein fouet par ces sinistres. Selon des données de la conservation des forêts, chaque année plus de 1200 ha en moyenne sont ravagés par les flammes lors de la période estivale. Une estimation qui porte atteinte à une richesse forestière couvrant plus de 57% de la surface globale de la wilaya de Jijel.
De par cette importante proportion, Jijel reste l'une des wilayas les plus touchées par les incendies de forêt. C'est à partir de ce constat que l'impératif de recourir à d'autres solutions plus efficaces dans la lutte anti-incendie s'impose, telle la mobilisation, tant espérée, des moyens aériens.
Amor Z.
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