Algérie - Revue de Presse

le parc de logements sous tension



60 000 demandeurs Ces dernières années sous la pression de plusieurs centaines de familles fuyant le terrorisme et la misère dans les campagnes pour s?installer dans des habitations de fortune, Annaba étouffe. Son tissu urbain saturé n?est plus en mesure de répondre aux besoins de ses quelque 750 000 habitants. Le tiers de cette population occupe les bidonvilles implantés dans la commune chef-lieu de wilaya et la banlieue. En 2004, ils représentent plus de 25 000 demandeurs de logement social sur les 60 000 demandes enregistrées par les 12 communes de la wilaya. L?absence de tout programme étatique de construction de logements sociaux dans la wilaya contrairement à beaucoup d?autres a aggravé la situation. Le seuil de l?intolérable est atteint. La colère couve au sein de ces populations, notamment celles des bidonvilles de la commune de Annaba auxquelles un recasement avait été promis à la veille de l?élection présidentielle. La situation est identique dans les communes rurales. C?est dire que la réalisation des 2000 logements ruraux souhaitée par les élus de la wilaya pour sédentariser les fellahs ressemble à une goutte d?eau dans un océan. Les mêmes élus ont parallèlement suggéré, pour l?année 2005, l?inscription d?un programme de construction de 10 000 logements type location-vente AADL. « Pour un problème d?indisponibilité de moyens financiers, les travaux des 508 logements sont suspendus. Alors que ceux des 750 de la cité Boukhadra n?ont pas encore été lancés malgré la disponibilité de l?enveloppe financière », a affirmé, d?un ton coléreux, Mohamed Cherif H., un des 470 habitants du bidonville Sidi Harb IV. Alors que plusieurs centaines de logements réalisés par la CNEP, ceux participatifs ou sociaux à Annaba, El Bouni, Boukhadra et El Hadjar bien qu?achevés, n?ont toujours pas été attribués, le parc logements de la wilaya est voué à la dégradation. Cette situation a été récemment dénoncée par les élus de la commission qui ont estimé qu?« en l?absence d?une gestion rationnelle des moyens à la disposition des services de l?Office de promotion et de gestion immobilières et vu l?incivisme des citoyens, le parc logements de la wilaya est en perpétuelle dégradation avec une absence d?entretien, d?hygiène et d?assainissement. La taxe d?habitation est mal exploitée. » A El Hadjar, une commune confrontée à l?instabilité de ses élus, l?on n?arrive toujours pas à attribuer les 500 logements achevés et réceptionnés en 2002. « Des calculs autres que sociaux ont imposé aux membres de la commission à ne pas siéger. Il y a quelques mois, lors d?une première tentative d?attribution des logements en question, des réactions violentes avaient suivi l?annonce de la liste des attributaires. Depuis, derrière des arguties et autres arguments fallacieux, chacun tire la couverture à soi pour éviter la réouverture de ce dossier attribution, mais jusqu?à quand ? », s?est interrogé Abdelhafid G. qui depuis des années vit en famille dans une baraque à la sortie du chef-lieu de cette importante daïra.



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