Le 53èm vendredi de la mobilisation populaire a été impressionnant par le nombre de citoyens qui sont sortis dans toutes les villes pour célébrer le premier anniversaire du soulèvement citoyen cherchant à restaurer la dignité de l'Etat. Que peut-on apprendre de ce hirak salvateur issu des profondeurs de la société et de l'histoire du mouvement national' La première leçon est que les Algériens ont compris qu'un Etat est une institution politique et non un simple outil administratif. En interdisant la politique aux Algériens, les généraux ont transformé l'Etat en guichets où des administrés viennent quémander les moyens pour subvenir à leurs besoins sociaux. L'objectif du régime était que la société dépende du bon vouloir des généraux qui ont privatisé l'autorité publique en se donnant la prérogative de nommer qui leur semble aux fonctions électives et aux hautes fonctions de l'administration. Ils ont mis sur place un organisme, le DRS, pour empêcher que les différents groupes sociaux aient leurs représentants. Ils ont interdit les partis représentatifs, les syndicats autonomes, surveillé la presse, bloquant ainsi la formation de corps intermédiaires entre l'Etat et la société. La politique, que nul ne peut interdire parce qu'elle est un aspect essentiel de la reproduction sociale, a pris en Algérie la forme de l'émeute. L'émeute violente est une demande d'Etat que les généraux réprimaient en envoyant les forces de sécurité. Ce sont les milliers d'émeutes locales qui ont eu lieu ces dernières années qui ont mené à l'émeute nationale, pacifique appelée hirak. Le hirak demande un Etat dirigé par des responsables élus à travers des élections compétitives s'inscrivant dans l'alternance. Cet Etat ne peut voir le jour que si les généraux acceptent le principe de la transition vers un régime nouveau reposant sur la séparation des trois pouvoirs: un POUVOIR EXECUTIF qui dirige l'administration sur la base des orientations politico-juridiques d'un POUVOIR LEGISLATIF souverain et sous le contrôle d'un POUVOIR JUDICIAIRE autonome qui veille à l'application des lois.Si les centaines de milliers de manifestants crient LES GENERAUX A LA POUBELLE, c'est parce que ces généraux n'ont pas compris deux choses essentielles:
Posté Le : 22/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Quotidien d'Algérie
Source : www.lequotidienalgerie.org