Algérie - Revue de Presse

Le groupe ANA refuse d?honorer ses engagements



30 chalutiers bloqués en Turquie L?hôtel El Aurassi a été récemment le théâtre de troubles qu?on a vite camouflés pour que l?affaire ne prenne pas les proportions que l?on craint dans une Algérie flagellée par les scandales économiques. Des investisseurs du secteur de la pêche ont en effet violemment manifesté leur mécontentement lorsqu?ils ont appris que les bateaux qu?ils ont commandés et payés en totalité ne leur seront pas livrés. Leur colère se porte sur des cadres du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH) et de la BADR d?El Mouradia qui les ont dirigés vers les chantiers navals turcs du groupe ANA, qui aujourd?hui bloquent la livraison de leurs bateaux pour des raisons obscures. Cette situation risque de perdurer car la succursale du groupe ANA en Algérie, qui livre également à l?Algérie des silos à grain à l?agriculture, domiciliée précisément à l?hôtel El Aurassi, n?est pas en mesure de répondre à leurs questions. Elle a été fermée et son téléphone ne répond plus. Son directeur a quitté discrètement Alger pour rejoindre la maison mère à Istanbul. Quant au site web du groupe, il affiche des illustrations alléchantes sur ses capacités de réalisation, mais il est lui aussi en construction. Les chantiers navals ANA ont pu obtenir, dans le cadre du premier plan de la relance économique, un extraordinaire carnet de commandes pour construire 45 navires de pêche. Une véritable manne alors que ce constructeur ne peut pas prétendre rivaliser avec ses semblables en Méditerranée. En effet, les armateurs avaient, avant d?être détournés par certains cadres du ministère de la Pêche et de la BADR, sollicité des constructeurs espagnols, français et italiens. Ils se plaignent aujourd?hui des bateaux turcs tout neufs qui sont déjà en panne à cause des défauts de construction. Rares aussi sont ceux qui sont conformes aux termes de référence du cahier des charges. Mais, nous précise une autre source, il ne faut pas seulement rejeter la responsabilité sur les chantiers turcs car certains de nos investisseurs se sont arrangés directement avec le constructeur pour installer des éléments, comme le moteur par exemple, de moindre coût ou usagés tout en facturant du neuf. La différence est bien entendu utilisée à d?autres fins. D?autres encore, moins larrons probablement, et pour des raisons liées à leurs possibilités financières, ont, à l?usure, fini par s?accommoder avec les propositions du constructeur. Leurs bateaux, il y en a 14 de livrés à ce jour, sont aujourd?hui amarrés, à l?arrêt, dans les ports de l?Algérois et de l?Est. La trentaine qui reste est retenue, elle, par les chantiers navals turcs ANA qui réclament un montant supplémentaire à la BADR alors que les contrats signés sont fermes et non révisables. Le ton monte sur les quais et les armateurs menacent du faire du grabuge. Impossible, bien entendu, d?y voir autre chose qu?une immense magouille sur fond de corruption. Cette situation embarrasse beaucoup le ministère de la Pêche et la BADR. Pour tenter de désamorcer la crise qui couve, un haut fonctionnaire du ministère de la Pêche et un cadre de la BADR comptent se rendre dans les prochains jours à Istanbul pour trouver une issue à ce qui apparaît comme un nouveau scandale qui n?impliquerait plus seulement le ministère de la Pêche et la BADR s?il venait à prendre les proportions que l?on craint. Ce n?est pas en effet une mince affaire que de retenir 30 navires de pêche payés rubis sur l?ongle. D?un autre côté, nous avons appris qu?au ministère de la Pêche, on s?active fébrilement pour la mise à disposition de la deuxième tranche du Fonds national de développement de la pêche et de l?aquaculture (FNDPA) qui devra éventuellement couvrir le différentiel réclamé par les Turcs. Mais, s?interroge-t-on encore, en quoi le ministère de la Pêche s?estime-t-il concerné par cette affaire strictement financière et pourquoi les deux missionnaires ont-ils préféré le vol Alger-Paris-Istanbul à 270 000 DA au direct Alger-Istanbul à 70 000 DA ? C?est parce que, nous apprend le responsable de la communication du ministère, nous sommes constamment préoccupés par la réalisation de ce programme de construction et par la mise en ?uvre de notre stratégie de développement. Et notre missionnaire, débordé de travail en semaine, a préféré sacrifier son week-end chez nous, ouvrable en Turquie, pour régler cette question quitte à allonger le trajet car le Alger-Istanbul n?est pas quotidien.



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