Le FCE saisit le gouvernement Les patrons proposent «leurs» prix

Les patrons membres du Forum des chefs d'entreprises viennent de saisir le chef du gouvernement pour lui faire part de «leur vive préoccupation face à l'ampleur de l'inflation des matières premières et d'un certain nombre de produits» et lui proposent des solutions entre autres «une contribution exceptionnelle des patrons». Reda Hamiani, le président du FCE, en fait part avec beaucoup d'inquiétude. «Les indices s'affolent et conjuguent leurs effets déstabilisants.» C'est là un volet de la lettre qu'il a envoyée, il y a quelques jours, au chef du gouvernement. La raison est que ces derniers temps, le marché national enregistre des envolées de prix affolantes et affolées. Solution d'urgence ? Le FCE, nous dit son président, propose au chef du gouvernement «d'étudier des parades qui ne sont pas aussi évidentes que cela, voir ce qu'il y a lieu de faire et tracer ensemble une démarche concertée». Parce que, dit-il, si cette situation persiste, «on risque d'avoir des conséquences fâcheuses comme l'aggravation du déséquilibre de la balance hors hydrocarbures et une érosion plus prononcée du pouvoir d'achat des citoyens appelés à faire face dans quelques jours aux frais effrayants de la rentrée scolaire et du mois de Ramadhan». Le FCE par la voix de Reda Hamiani suggère ainsi au chef du gouvernement de «donner un peu plus de couleur à la monnaie nationale par une intervention au niveau de sa parité». Cela est possible puisque, explique-t-il, «le dinar est dans un système de semi-convertibilité, la Banque centrale ne le laisse pas à l'appréciation du marché mais le réajuste par une politique dirigiste». Il rappelle pour le besoin que 60% des factures des produits importés sont libellées en euros «alors que nous encaissons en dollar, une monnaie qui a chuté de près de 30%. Si nous obtenons nos revenus et faisons nos décaissements en euros, ce serait plus cohérent et le niveau entre le dollar et l'euro serait moindre». Autre proposition du FCE, «la défiscalisation par suppression des taxes comme l'a décidé le gouvernement pour la pomme de terre, il devrait l'élargir à tous les produits, les prix baisseront systématiquement puisque nous avons à ce niveau une marge de manoeuvre cumulée à 50%», dit Hamiani. «NOUS AVONS UNE ECONOMIE DESARTICULEE»