Algérie - 08- La guerre de libération

Le chahid JAKAL BAYZID dit MAKHLOUF El -DJELFAOUI chef de section de protection et de sécurité du congrès de la SOUMMAM.



Le chahid JAKAL BAYZID dit MAKHLOUF El -DJELFAOUI chef de section de protection et de sécurité du congrès de la SOUMMAM.
Ecrit par : CHAHTA ABDELBAKI
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » WINSTON CHURCHILL.
Afin que nul n’oublie et par devoir de mémoire, il m’est apparu opportun de faire connaitre son parcours pour que tout un chacun sache que l’indépendance de l’Algérie chèrement acquise a été l’œuvre d’hommes et de femmes restés pour nombre d’entre eux anonymes, dont le chahid si JAKAL, qui par leur foi en DIEU et leur courage ont su braver un ennemi classé militairement 4ème puissance mondiale. C’est le travail inlassable des militants de la cause nationale pour convaincre dés le déclenchement de la guerre de libération et bien avant, les militaires algériens engagés volontaires dans l’armée d’occupation et plus particulièrement ceux qui ont fait la campagne d’Indochine plus au fait des tactiques de contre guérilla et plus enclin à suivre l’exemple du peuple vietnamien quant au recouvrement de son indépendance par la lutte armée, le seul langage qui sied au colonisateur, que le chahid JAKAL BAYZID aura des contacts sérieux avec les responsables A.L.N de la zone2 wilaya3 .
Qui est JAKAL BAYZID ?
Né présumé en 1920 à AIN-EL-IBEL—DJELFA fils de JAKAL LOUGANI et de BOUCHEMAL FATNA. Dés qu’il fut en âge d’être scolarisé, il sera placé par son père dans une zaouïa située à quelques encablures de la commune d’AIN CHOUHADA(DJELFA) ou il aura la chance d’apprendre les préceptes du coran et de savoir lire et écrire ; il vivra parmi les siens dans la pure tradition bédouine jusqu'à l’âge de l’adolescence. En 1945, accablé par le manque de ressources familiales, il ne voit son salut que dans l’engagement à titre volontaire dans l’armée coloniale, le seul et unique débouché à l’époque pour nombre d’algériens sans qualification professionnelle ou il subira une formation militaire de base.
Parcours militaire et de maquisard :
En 1950 il sera envoyé à l’image de beaucoup d’autres algériens en Indochine en pleine guerre insurrectionnelle de ce pays
ou il aura à effectuer2 séjours.

En cet été 1955, de retour de cette malencontreuse et bénéfique expérience, il fera partie du contingent de soldats de l’armée coloniale qui sera affecté à la caserne de BORDJ BOUARRERIDJ ; ce retour coïncidera avec la généralisation de la lutte armée à travers le territoire national par l’intensification des combats sous ses différentes formes allant de la guérilla au combat classique. Les hauts faits d’armes des maquisards rapportés par les médias de l’époque et de bouche à oreille n’ont pas été sans effet sur l’éveil et la prise de décision de nombre d’ algériens enrôlés dans l’armée coloniale pour leur éventuel ralliement à l’A.L.N et notre héros si JAKAL n’a pas dérogé a cet engouement de pouvoir participer au combat libérateur. C’est après avoir bénéficié d’une permission de
longue durée de fin de campagneque le 19/01/1956 le brigadier JAKAL BAYZID de concert avec le sergent chef YOUSFI HOCINE réaliseront une opération spectaculaire de prise sur l’ennemi d’un lot d’armes de guerre dont un FM-24/29 et de munitions dérobé de la caserne où ils étaient en station .C’est à bord d’un camion de marque Renault détourné pour la circonstance que cet important butin de guerre fut chargé et dirigé vers l’ objectif assigné ,celui d’atteindre les maquis du nord d’où est originaire le sergent chef Yousfi dont le relief de cette région de la Kabylie n’avait aucun secret pour lui .Après avoir roulé sur une distance réduite , ils décidèrent d’arrêter le véhicule à proximité d’un virage, de décharger et de camoufler dans les maquis tout proches, le matériel de guerre saisi pour finir par incendier le camion de transport. Quelques mètres plus loin et tout à fait par hasard, ils rencontrèrent un groupe de moudjahidines qui après le contrôle d’usage dévoilant les intentions de ralliement de nos héros et le succès de l’opération, se feront un plaisir de les accompagner et de ramener le matériel pris sur l’ennemi jusqu’en AKFADOU PC de la wilaya3.
Ils arriveront dans les maquis des environs d’AMIZOUR et se reposeront-le temps nécessaire pour reprendre des forces ; le lendemain ils continueront leur marche avec pour but de parvenir à la rive ouest de l’oued Soummam. Surpris et acculés ,nos deux héros et le groupe de compagnie seront amenés à prendre part activement à la bataille d’AMACINE que livre au matin du 20/01/1956 la compagnie du lieutenant AREZKI BAIRI plus connu sous le nom d’ AREZKI LOURASSI ; dotés d’armes de guerre et disposant d’un nombre suffisant de munitions, ils n’auront aucune difficulté à faire face avec bravoure à l’ennemi démontrant ainsi leurs connaissances du métier des armes et leurs aptitudes pratiques sur le champ de bataille découlant de cette expérience acquise en Indochine. La bataille se terminera par le repli des forces ennemies et la victoire de l’A.L.N.Après avoir parcouru quelques kilomètres toujours sous bonne escorte, ils arriveront au PC de la wilaya 3 où ils seront accueillis chaleureusement par le colonel AMIROUCHE qui les félicitera pour ce qu’ils ont entrepris de positif au profit de la révolution.
Par ailleurs, contredit par la réalité du terrain à propos des désertions de militaires musulmans, certains hauts gradés de l’armée française n’ont pu s’empêcher d’avouer leur incapacité à juguler voire limiter ces départs massifs, exemple : « au cours d’une conférence d’état major, le 20/01/1956 à OULED ALI, présidée par le général LORILLOT, le général Dufourt dit au commandant de secteur qu’il était agréablement surpris de constater que le 8éme spahis était le seul corps, à majorité de musulmans, qui n’avait encore signalé aucune désertion. Le colonel lui répondit qu’il était désolé de le décevoir mais qu’il venait de lui être rendu compte qu’un sous officier, nouvellement affecté le maréchal des logis YOUSFI dit ‘moustache’ et un brigadier du 7eme escadron avaient disparu depuis la veille au soir ….. ».
Le moudjahid si JAKAL tireur d’élite et spécialiste du maniement du FM24/29 n’aura aucune peine à s’intégrer en région 4 zone 2 parmi ses frères de combat et sans tarder sera désigné à la tête d’un groupe de moudjahidines prouvant sur le terrain ses capacités de baroudeur et de meneur d’hommes et par temps de répit se convertira en instructeur interarmes des jeunes recrues ALN.
Apprécié à sa juste valeur, il sera promu en qualité de chef de section par l’illustre colonel AMIROUCHE et servira sous les ordres de prestigieux chefs ALN. L’opération de ratissage de grande envergure dénommée « l’espoir et le fusil » n’a pas abouti aux résultats escomptés par les hautes autorités militaires françaises nonobstant l’emploi de grands moyens et c’est avec hargne et audace que les unités de combat de l’ALN avec la participation effective de la section de JAKAL BAYZID, se sont opposées à cette armada de troupes ennemies. Les préparatifs du congrès de la SOUMMAM allant bon train en ce mois d’août 1956 qui aura lieu à IFRI-OUZELLAGUEN et c’est en toute logique que les formations A.L.N entre- autres celle de si JAKAL, activant dans la vallée de la SOUMMAM, se verront attribuées la mission de protection et de sécurisation des congressistes jusqu’à la fin de ce conclave de politiques et de chefs militaires de la révolution.
Tout au long de son parcours de maquisard, si JAKAL n’a eu de cesse de mener vaillamment des actions de combat à la tête de son groupe puis de sa section, écourté par sa mort à la fin de l’année1957 en martyr au champ d’honneur, les armes à la main, dans une embuscade tendue à l’ennemi par sa section au lieu-dit ‘ASSAMA’ à 10 kilomètres de la ville de BEJAIA sur la route menant vers TIZI-OUZOU.
Enfin, quelque soit la diversité de sa population, l’Algérie est indivisible et le choix librement consenti de si jakal BAYZID et de si zernouh mohamed el hourani ,un autre enfant de Djelfa, artisan de la prise du poste d’el horane, de rejoindre leurs frères maquisards de Kabylie pour aller combattre sans relâche sur son sol l’armée coloniale jusqu’à leur mort héroïque en martyrs, consolidant de fait par le sang versé, les liens de fraternité entre populations de régions aussi lointaines l’une de l’autre et justifiant d’ une manière indiscutable l’intégrité territoriale du pays imitant en ce sens les combattants de la wilaya3 qui se sont portés volontaires pour renforcer dés le début de la révolution certaines régions de l’intérieur. Notes de renvoi : 1/Revue du 1er novembre N° 169 ONM, article témoignage de l’officier ALN si OUALI ABDELAZIZ.
2/Soldats du djebel, Histoire de la guerre d’ALGERIE
de François Porteu de la Morandière Ecrit par : CHAHTA ABDELBAKI

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