Algérie - Actualité littéraire

LARBI ICHEBOUDENE INVITÉ DE L’AGORA DU LIVRE “El Djazaïr des Béni-Mezghenna n’était pas un désert de civilisations”



LARBI ICHEBOUDENE INVITÉ DE L’AGORA DU LIVRE  “El Djazaïr des Béni-Mezghenna n’était pas un désert de civilisations”
Après la publication en 1997 de l’ouvrage Alger, histoire et capitale de destin national (résultat d’une thèse doctorante, éditions Casbah), le Pr Larbi Icheboudene réadapte une autre version Alger, histoire d’une capitale, chez le même éditeur, qu’il a revue et corrigée, et ce, dans l’optique d’éclaircir les jeunes sur la période coloniale. Alors, et en devoir mémoriel, le sociologue guide nos jeunes dans les méandres de l’histoire locale et universelle d’Alger depuis la légende d’Hercule jusqu’à sa réappropriation le 5 juillet 1962, a-t-on su de l’auteur mardi dernier, qui a été l’hôte de l’agora du livre de la librairie Media-book de l’Enag. Néanmoins, l’auteur se désole du déficit en matière d’ouvrages historiques au sujet d’une médina âgée de trois millénaires. “Le rayonnement d’Alger au cours des siècles d’exception n’a guère fait l’objet d’investigations et d’écrits. À ce titre, Alger ne peut se suffire que du seul livre, Alger.

Étude de géographie et d'histoire urbaines de René Lespès (1870-1944) qu’il a écrit pour les festivités du tristement centenaire de l’occupation 1830-1930”, a déclaré le conférencier. Certes qu’il ne s’agît pas d’évacuer la littérature dite “turqueries” d’auteurs dits rédempteurs même si l’intention première était de dévaloriser ce qu’était l’Alger turc pour mieux valoriser la chrétienneté et les prétendus bienfaits de l’œuvre civilisatrice de l’occupant français. Donc, autant être prudent à la lecture de L’Alger des corsaires et La république municipale de l’historien et Abbé bénédictin Diego de Haedo (XVIIe) et de l’orientalise Jean-Michel de Venture de Paradis (1739-1799 et plus tard Histoire d'Alger sous la domination turque (1515-1830) d’Henri Delmas de Grammont (1830-1892). Pire, et au-delà de l’historiographie de Nostalgériens (1962) s’est ajouté également le honteux livre L’Algérie d’avant 1830 était une anomalie dans le concert des nations de P. Boyer. En outre, il y a aussi l’apport littéraire et objectif d’autres auteurs à l’instar de l’historienne-romancière Corinne Chevalier qui se dévoue avec l’élan affectif à son Alger natal ainsi qu’aux premiers pas de l’État d’El Djazaïr, lit-on à la Note de la présente édition. C’est ainsi qu’au cours du débat, l’historien Fouad Soufi a eu cette déclaration : “Larbi Icheboudene a réussi à nous faire partager sa foi en le destin de sa ville et son amour pour elle. Il a donc un premier mérite, il aime Alger et il l’écrit.” En ce sens, l’œuvre livresque, Alger, histoire d’une capitale de Larbi Icheboudene n’aspire qu’à rasseoir Alger dans l’histoire qui est la sienne : “Notamment lorsqu’El Djazaïr était régie par trente-trois corporations de métiers qui y prenaient réellement fait et cause collégiale à la gérance de la cité. C’est dire qu’El Djazaïr des Béni-Mezghenna s’était dotée de la bonne gouvernance avant l’heure, du fait qu’Alger avait ses bâtisseurs, son économie, sa vie religieuse et intellectuelle mais aussi son art de vivre”, a indiqué le tribun.
Authentique charte de l’Algérie des lumières, l’œuvre de Larbi Icheboudene se compartimente en quatre segments dont : “Le temps de la légende ou l’Ikosium est devenu la cité arabo-berbère d’El Djazaïr des Béni-Mezghenna et ensuite la Régence turque et jusqu’à la capitale coloniale où l’apartheid a engendré la libération du pays”, a conclu l’auteur. À noter que l’après-midi littéraire a été modéré par notre confrère Abdelhakim Meziani.


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