Algérie - Théâtre

La révolte de Bellaredj Éloge à l’identité algérienne




La révolte de Bellaredj Éloge à l’identité algérienne
Le théâtre de la maison de la culture de Tlemcen a abrité la « générale » d’une pièce intitulée La révolte de Bellaredj, une production du Théâtre régional de Skikda et mise en scène par la grande dramaturge Sonia. Cette pièce s’inscrit dans le cadre de la série de représentations dramatiques proposées par le département théâtre de « Tlemcen, capitale de la culture islamique ».
La pièce relate les événements survenus dans le Nord Constantinois au début du XVIIIe, dans une mise en scène harmonieuse où le mouvement, l’éclairage, le décor, la suggestions corporelles et les gestes expressifs, et une interprétation de haut niveau, qui est le point commun à tous les comédiens. Ces derniers ont réussi à transmettre le message de Bellaredj aux générations montantes, à travers ce conflit tragique qui atteint ses limites extrêmes lorsque Cheikh Aïssa sera assassiné par les sbires de Bey Osmane, et où les mots de Yahia, le fou du village, deviennent réalité : « O semeur de la mort ! La vie est gros poisson mange petit… »
Dénonçant la tyrannie et l’injustice dont fut victime la population de l’Est algérien par les Aghas du beylek, et qui poussèrent les jeunes et les vieux du Nord-Constantinois à se révolter, la représentation finit par le triomphe de la justice sur l’arbitraire, et du bien sur le mal. Sonia, et avec elle une pléiade de comédiens, a réussi à présenter aux amateurs du quatrième art une oeuvre où le jeu collectif et individuel, et la scénographie ont joué un grand rôle pour faire découvrir deux identité différentes à travers le choix de la chorégraphie, la danse expressive et suggestive, en plus de l’éclairage et du décor qui était simple, comme dans l’école du théâtre russe. Mais cela n’a pas occulté le génie artistique de la metteuse en scène qui aurait certainement besoin d’un plus grand espace pour son scénario, dominé par le jeu collectif. Elle le compensera par un décor mouvant selon une vision scénographique qui a permis au public algérien de découvrir la culture et les personnages turcs comme le beylek, l’agha, le khodja, leurs costumes et leur gestuelle, et dévoilant dans le même temps le comportement sournois des Turcs envers le pays et sa population, qu’ils ont voulu au fond soumettre. En contraste, elle montre une autre culture exprimant l’attachement de la population à la terre et son refus de la fatalité, incarné par la danse chaouie et l’adage populaire qui fait ressortir l’éloquence et la sagesse des gens de l’Est algérien, et à travers des costumes qui reflètent l’identité algérienne dans sa dimension islamique. Toute la pièce nous décrit le conflit entre une culture turque qui cherche à dominer et une culture algérienne attachée à la liberté et à la révolte, dont le couronnement sera la bataille de Bellaredj, qui prouve que l’acte est plus porteur que la parole, qui, dans pareille conjoncture, ne fait que prolonger la soumission au fait accompli.
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