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La protesta du logement social se propage


Plusieurs régions du pays ont été le théâtre, ces dernières 24 heures, de mouvements de protestation liés à la problématique du logement social.La problématique du logement reste posée depuis depuis de longues années, et les autorités, malgré des efforts louables, n'arrivent toujours pas à trouver des solutions durables à cette situation. Si dans certains cas c'est le retard pris par les autorités dans l'opération d'attribution des logements qui a attisé la colère des bénéficiaires, dans d'autres ce sont les citoyens exclus des listes d'attribution qui sont sortis dans la rue. Rien que pour la journée d'hier, plusieurs wilayas, à l'exemple de Bouira, de Tamanrasset, d'Oran, de Tizi Ouzou et de Skikda, ont été touchées par ces mouvements de protestation.
Ainsi, à Oran, des habitants des 1300-Logements AADL d'El-Hassi, situé entre Aïn El-Beïda et Misserghine, en bordure du 4e périphérique, ont organisé hier un nouveau sit-in devant le siège de la wilaya pour dénoncer l'insécurité et l'absence de toute commodité dans leur nouvelle cité. "C'est la énième manifestation que nous organisons et personne ne veut nous entendre", se plaint un des habitants en dénonçant "l'indifférence" que les pouvoirs publics continuent d'opposer à leurs doléances.
Manque de commodités
Depuis qu'ils se sont installés dans la nouvelle cité en janvier 2019, les habitants des 1300-Logements AADL d'El-Hassi ont organisé des rassemblements devant le siège de la wilaya et perturbé la circulation du 4e périphérique, mais sans résultat. "À chaque manifestation de colère, on nous bricole une solution provisoire en nous gavant de promesses. La dernière disposition en date a été la mise à disposition d'un bus qui a arrêté de desservir notre cité au bout de quelques jours", déplorent les habitants qui revendiquent des mesures concrètes et durables.
À Draâ El-Mizan dans la wilaya de Tizi Ouzou, des centaines de familles sont toujours dans l'attente des clefs de leurs nouveaux logements. Tout en continuant à prendre leur mal en patience, la plupart d'entre elles continuent à vivre dans la précarité en ce début de saison hivernale. C'est le cas des bénéficiaires des 132 logements réalisés dans la Zhun qui sont aujourd'hui gagnés par l'inquiétude et la colère. "Les listes ont été rendues publiques en mars 2018 et les recours ont été étudiés par les autorités qui n'ont toujours pas procédé à la remise des clefs alors que la plupart des familles sont pratiquement dans le désarroi.
C'est une situation que nous ne comprenons pas", nous a déclaré l'un des bénéficiaires. Bien plus que la dégradation de ces nouveaux logements, c'est surtout la situation alarmante dans laquelle se sont retrouvés de nombreux pères de famille dont certains risquent même l'expulsion de ce qui leur sert d'abri aujourd'hui qui inquiète le collectif des bénéficiaires qui réclame désormais une commission d'enquête quant à cette situation.
Listes des bénéficiaires, la pomme de discorde
Concernant la cité dite des 1000-Logements sociaux-locatifs, réalisée sur la route de Boghni, les postulants ont perdu tout espoir d'accéder à leur logement tant les travaux se font au ralenti notamment en ce qui concerne les travaux d'aménagement extérieurs et le raccordement aux divers réseaux. À Skikda, les habitants de la cité dite Laârayass, une cité d'habitations précaires, ont formé hier lundi une chaîne humaine pour fermer hermétiquement l'entrée principale du siège de la commune de Filfila.
À Sour El-Ghozlane, dans la wilaya de Bouira, les non-bénéficiaires des logements sociaux ne comptent pas rester les bras croisés face à ce qu'ils ont qualifié de "profonde injustice". Parallèlement à une pétition adressée au ministre de l'Habitat, ainsi qu'au premier magistrat de la wilaya, dans le but d'exprimer leur "frustration" et demander la révision des listes, ils ont décidé de camper devant le siège de la daïra de Sour El-Ghozlane, en guise de protestation.
Dans leur missive, dont une copie a été remise à Liberté, ces "exclus" comme ils se qualifient indiquent : "Nous, habitants des quartiers de la ville de Sour El-Ghozlane et injustement exclus des listes des bénéficiaires des 710 logements sociaux, dénonçons le caractère injuste de ces listes et remettons en cause le travail de la commission de daïra." Les signataires, qui avaient atteint dans la matinée d'hier le nombre de 200, réclament, en outre, l'intervention "urgente" du ministre l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. "Nous avons été victimes d'une flagrante injustice et nous demandons au ministre de l'Habitat d'ouvrir une enquête sur ces attributions douteuses", exigent-ils.
Dans la wilaya de Tamanrasset, plus précisément à In Salah, les bénéficiaires des 984 logements sociaux de la wilaya déléguée, dont la liste est affichée depuis plus d'une année, le 11 octobre 2018 pour être exact, n'ont toujours pas pris possession de leur logement. Une lettre de doléances cosignée par cinq associations actives, dont l'Association des quartiers et villages d'In Salah, l'Organisation nationale de la société civile pour la promotion de la citoyenneté et l'Organisation de jeunes espoirs, a été adressée, hier lundi, au ministre de tutelle, au wali de Tamanrasset et au président de l'APW de Tamanrasset.
La correspondance qui sonne comme un ultimatum, évoque plusieurs anomalies et problèmes liés particulièrement aux aménagements des logements réalisés et aux réseaux divers. Mettant plus de pression sur les autorités locales, les rédacteurs fixent la date du 12 novembre courant pour la distribution des 420 logements achevés et invitent la commission compétente à accélérer les procédures de paiement des montants fixés sur les décisions d'affectation.

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