La population en colère

L'annulation du projet en question a été décidée à l'unanimité par les membres du COA, qui ont jugé "très excessive et insoutenable" l'enveloppe financière, qui est de 70 milliards de centimes, dégagée pour la réalisation de l'infrastructure.En chantier depuis décembre 2018, date de la pose de la première pierre du projet par le ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque, Mohamed Hattab, en présence de l'ex-ministre du Tourisme et de l'Artisanat, du président de l'Association des comités nationaux olympiques africains (Acnoa), Mustapha Berraf, et des représentants des comités olympiques du Mali, du Sénégal et du Niger, la réalisation du centre sportif africain Olympafrica, prévue à Tazrouk, au c?ur du Hoggar, à 270 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset, a été officiellement annulée.
Cette décision, annoncée par le COA à l'issue de sa toute dernière assemblée générale, a suscité de vives réactions chez les jeunes Tamanrassetis, qui ont fondé beaucoup d'espoirs sur cette infrastructure et la contribution ô combien précieuse qu'elle pourrait apporter à la promotion des différentes disciplines et pratiques de l'activité sportive dans cette wilaya, susceptible de devenir un réservoir d'athlètes et de jeunes talents.
En effet, l'annulation de ce projet initialement destiné à la sélection et à la structuration des jeunes capacités sportives et au développement du mouvement sportif dans les régions du Grand-Sud du pays a soulevé un véritable tollé et un mouvement d'indignation exprimé par de nombreuses associations sportives qui ont interpellé les autorités locales, particulièrement le délégué local du médiateur de la République, Dahmane Hamza, qui a, rappelons-le, assisté à la naissance de ce projet depuis 2016, ayant été à l'époque président de l'APW de Tamanrasset.
L'annonce de cette nouvelle a enflammé les réseaux sociaux et déchaîné une jeunesse qui se dit rongée par "l'oisiveté" et "la marginalisation". À la direction locale de la jeunesse, c'est la stupéfaction totale, car on n'arrive pas à comprendre les véritables motivations de cette annulation, alors que le projet présente tous les atouts nécessaires à une meilleure formation et une préparation physiques des athlètes de haut niveau, du fait de la situation géostratégique et du climat de la région où il devait être implanté. Dans une correspondance adressée au président du COA, le délégué local du médiateur de la République a estimé, à son tour, que cette décision "préjudiciable" conforte davantage "l'exclusion" dont sont victimes les jeunes de Tamanrasset.
Pour rappel, l'annulation du projet en question a été décidée à l'unanimité par les membres du COA, qui ont jugé "très excessive et insoutenable" l'enveloppe financière dégagée pour la réalisation de l'infrastructure et qui est de 70 milliards de centimes. Il est à noter que le gouvernement algérien a participé à hauteur de 8 milliards de centimes pour la réalisation de l'Olympafrica, en plus de l'aide de l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (Acnoa), qui est de 300 000 dollars. "Mais aucun centime n'a été débloqué jusqu'à ce jour.
La participation du COA est estimée à 6 milliards de centimes", précise encore le COA. Il faut savoir que le Centre sportif africain, qui s'étend sur une superficie de 5 ha, comporte une piste d'athlétisme, un stade de football, des salles de sport spécialisées (basket-ball, handball, judo, karaté et autres), en plus d'une piscine de proximité, des pavillons administratifs, un centre d'accueil, devant servir également à la formation supérieure dans différentes disciplines sportives.
RABAH KARÈCHE