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La non-implication des médecins généralistes pointée du doigt


Plus de mille nouveaux cas de lymphomes sont enregistrés chaque année en Algérie. Les spécialistes déplorent la non-implication des médecins généralistes dans le diagnostic de cette maladie pourtant «curable» et plaident pour la formation médicale continue.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le professeur Nadia Boudjerra, coordinatrice nationale du Groupe d'étude algérien des lymphomes (GEAL), regrette que des patients atteints de lymphomes continuent à être diagnostiqués à des stades avancés. «Nous faisons tout pour sensibiliser sur cette maladie mais nous avons toujours des malades qui arrivent avec des lymphomes au stade trois ou au stade quatre», dit-elle en marge d'une rencontre tenue hier, à Alger, à l'occasion de la journée mondiale du lymphome. Pourtant, poursuit-elle, «si nous arrivons à avoir les malades au stade localisé, nous pourrons avoir de meilleurs résultats thérapeutiques». Selon elle, l'incidence de cette pathologie est aujourd'hui de 4%, soit plus de 1 000 nouveaux cas par an, tous types de lymphomes confondus. Evoquant la prise en charge de ces malades, le Pr Boudjerra énumère plusieurs insuffisances. Elle cite d'abord le diagnostic qui selon elle, fait défaut en raison de la non-implication des médecins généralistes. Elle plaide ainsi pour la formation continue de ces médecins généralistes. «Il faudrait rendre obligatoire la formation médicale continue», dit-elle. Autre obstacle : la prise en charge dans les CHU. «Quand le diagnostic est suspecté par le généraliste, le patient est orienté vers le CHU. Là encore, le malade tarde parfois à être pris en bonne consultation. Il y a un problème d'errance diagnostic dans certains ganglions», explique-t-elle. Elle cite l'exemple des ganglions médiastins qui causent problème surtout chez les patients jeunes. «Ils ont une toux sèche et rebelle qui évolue pendant des semaines voire des mois. Parfois, des patients arrivent avec une métastase alors qu'aucune radio téléthorax ne leur a été demandée ». La coordinatrice nationale du GEAL évoque également le problème d'exploration pour la recherche du ganglion. «Lorsqu'un ganglion est profond, il faut une biopsie guidée et ce ne sont pas tous les CHU qui en disposent», précise-t-elle avant de souligner les problèmes rencontrés pour effectuer le test d'anapathologie. Pour elle, tous ces obstacles ne font que retarder la prise en charge du patient. «Nos résultats sont moins bons que d'autres pays car nous les traitons à des stades avancés», conclut-elle. De son côté, la présidente de l'association Nour Doha d'aide aux cancéreux, Mme Samia Gasmi, insiste sur la «lenteur» des rendez-vous dans les CHU mais aussi, le manque d'implication des médecins généralistes. Elle déplore à son tour, que les patients ne soient pas orientés vers des spécialistes notamment dans les régions du sud du pays. «Ces malades arrivent souvent à Alger, à un stade avancé car les médecins généralistes ne s'aperçoivent pas de leur maladie et ne les orientent pas vers des spécialistes», explique-t-elle.
Ry. N.


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