Algérie - Chouhadas et Moudjahidines

La moudjahida Djouher Akrour est décédée à l'âge de 79 ans des suites d'une longue maladie le jeudi 8 mars 2018



La moudjahida Djouher Akrour est décédée à l'âge de 79 ans des suites d'une longue maladie le jeudi 8 mars 2018
Née le 23 avril 1939 à Alger, alors qu’elle n’avait que 18 ans, Djouher Akrour, fidaïa (combattante urbaine) a été chargée avec Boualem Rahal, membres du réseau de la Zone autonome d’Alger (ZAA) de déposer une bombe au stade municipal du Ruisseau où se jouaient ce jour le match, le Gallia d'Alger contre le Stade de Guyotville.
Le dimanche 10 février 1957, dans les gradins le couple à suivi les quarante-cinq minutes entières du jeu de la première partie de la rencontre. Pendant le quart d'heure d'arrêt de jeu à la mi-temps, le couple se leva et tout à fait décontracté se glissa jusqu'à la buvette. Là, le transfert de la bombe fut opéré, la poche de Rahal Boualem reçut la charge. Puis ce dernier, au débotté, refit le chemin inverse pour se fondre dans la foule. L'explosion eut lieu à seize heures quarante minutes.
Le bilan fut lourd : deux morts et quinze blessés dont une bonne partie grièvement et certains furent amputés. Immédiatement paras, territoriaux, C.R.S. bouclèrent les stades, mais on ne trouva rien. Si ce n'est les corps lynchés de deux musulmans. Un « suspect » et le vendeur d'esquimaux glacés...
Après recherches, deux jours après mardi 12 février, Djouher Akrour, Rahal Boualem et Hacène Ferhat furent appréhendés.
Tout le groupe fut condamné à la peine capitale et exécuté le 20 juin 1957 à la prison de Serkadji (Alger). Quant à Djouer Akroun, après avoir été atrocement torturée, elle est condamnée à mort par la Cour d'assises des mineurs d'Alger en décembre 1957 mais le jugement a été cassé par la Cour de cassation et la Cour d'assises pour mineurs d'Oran les a condamnées ensuite à la détention à perpétuité. Par miracle, elle échappe à la guillotine. C’est Maitre Nicole Dreyfus qui avait plaidé avec Maitre Renée Stibbe pour elle devant le tribunal.
Après l'indépendance, Djouher Akrour poursuit sa mission avec ferveur et abnégation pour l'édification et le développement de son pays, demeurant fidèle au serment prêté à ses compagnons de lutte et assumant différents postes dont le dernier fut celui de membre du secrétariat national de l'Organisation nationale des moudjahidine, chargée des ayant-droits du chahid et du moudjahid.
Djouher Akrour a été nommée le 31 décembre 1996, membre de l’Observatoire national des droits de l’homme, présidé par Rezag Bara Md Kamel.
Elle était l’une des signataires de la fameuse pétition exigeant la relaxe de Benyoucef Mellouk, poursuivi par les tribunaux depuis un peu plus d’une quinzaine d’années pour avoir fait éclater le scandale des magistrats faussaires, alors qu’il était fonctionnaire au Ministère de la justice.
Elle est également parmi les anciens combattantes qui ont interpellé le Président de la République pour la libération de Mohamed Gharbi, ancien de l’ALN, condamné à mort pour avoir éliminé, pour se défendre et protéger les siens de menaces de mort répétées, un vulgaire assassin islamiste.
La Médaille de l’ordre du mérite national au rang de « Djadir » lui a été attribuée le 5 avril 1997 par le Président de la République, M. Lamine Zeroual.



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