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La mobilisation reste intacte dans la capitale



Les étudiants détenus (Oggadi, Nekkache et Benalia) dont l'ombre planait sur la marche, ont également bénéficié d'une attention particulière de la part des manifestants qui ont réclamé leur libération.Les étudiants restent toujours mobilisés autour des revendications exprimées depuis le début de la révolution du 22 février, à savoir la primauté de l'Etat civil sur le militaire, le départ du système et la mise en place d'une période de transition, et qu'ils ont défendues encore une fois, hier, lors d'une grandiose marche qui a sillonné les principales rues d'Alger-Centre.
Pour la 48e semaine d'affilée, les étudiants qui étaient soutenus par des citoyens de tous âges, ont battu le pavé en empruntant le parcours habituel qui a démarré de la place des Martyrs jusqu'à la place Audin, en passant par le square Port-Saïd, la rue Ben M'hidi et la Faculté centrale. Les premiers manifestants ont commencé à se rassembler à 10h déjà, au point de départ, où ont eu lieu des agoras animées par quelques figures connues, dont le jeune Abdou, mais c'est vers 11h que la foule s'est ébranlée en scandant les slogans habituels.
Les marcheurs en nombre grandissant ont, d'abord, relayé la chansonnette phare du hirak : "Abane a laissé un testament : Etat civil, non militaire", et réitéré la volonté de poursuivre la révolution pacifique pour opérer le changement voulu. "Nous avons dit que la îssaba (la bande) doit partir, ou c'est nous ou c'est vous" et "Nous continuerons à manifester pacifiquement, jusqu'à faire partir les militaires d'El-Mouradia" ont repris en ch?ur les étudiants et les citoyens qui les accompagnaient.
À travers leurs slogans, ils ont réitéré leur détermination à mener jusqu'au bout la révolution, jusqu'au changement. "Silmiya, silmiya, notre révolution est pacifique, et nos revendications sont légitimes. Face aux corrompus, nous restons toujours debout. Nous ne demandons pas l'impossible, mais le changement", ont-ils martelé, également avant d'appeler à libérer les détenus, notamment, Karim Tabbou, Fodil Boumala et Samir Belarbi et de dénoncer les accusations dont fait l'objet le moudjahid Lakhdar Bouregâa.
Les étudiants détenus (Oggadi, Nekkache et Benalia) dont l'ombre planait sur la marche, ont également bénéficié d'une attention particulière de leurs camarades, en demandant leur libération. "Libérez la justice et les médias", était l'autre slogan phare de la 48e marche des étudiants. L'itinéraire de la marche, jalonné par les camions des forces anti-émeutes, a résonné sous les slogans de rejet du "gouvernement de bricolage", tout autant que les partis du FLN et du RND, qu'ils ont tous poussés à "dégager".
Et revenant sur les dernières élections, les manifestants ont crié leur hostilité à l'égard du locataire d'El-Mouradia dont ils ont remis en cause la légitimité. "Tebboune est faux. Il n'a pas la légitimité. Le peuple s'est libéré et c'est lui qui décide de l'instauration de l'Etat civil". Aussi, "la révision de la Constitution est une comédie", car "le problème est dans la légitimité", considèrent les étudiants.
Ces derniers ont, non seulement, dénoncé "el-issaba" dont "une partie est en prison et l'autre encore au pouvoir", mais aussi une certaine "presse complice" et "la justice du téléphone", tout comme ils ont encensé nos ressortissants à l'étranger pour leur hirak, en criant "bravo à vous émigrés, l'Algérie est fière de vous". Ils se sont adressés aux tenants du pouvoir, par le biais d'une pancarte disant que "le changement n'aura pas lieu suivant vos intérêts, mais suivant ceux du peuple".
Et sur un autre écriteau, on pouvait lire aussi : "Laissez-nous bâtir ce que vous avez détruit". Et de réclamer, dans ce sens, le retour à la "souveraineté légitime du peuple" à travers l'instauration d'une période de transition. À ceux qui pourraient s'interroger sur le devenir de la révolution, ils ont répondu : "Nous allons sortir, chaque mardi et chaque vendredi, jusqu'au changement", en scandant : "ô Ali, nous n'allons pas nous arrêter".

A. R.
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