La fraude au bac se normalise

La fraude se banalise dans nombre de centres d'examen. Tel est le constat au 3e jour des épreuves du bac à Tamanrasset où l'on a enregistré des "irrégularités" à la pelle, témoigne un surveillant du centre Mouloud Kacem-Naït Belkacem qui dit être menacé par des candidats empêchés de frauder. "Pour se protéger, on a signalé les candidats mis en cause à notre responsable hiérarchique. Ce dernier nous a, toute honte bue, demandé de faire l'aveugle comme si de rien n'était. Ce n'est pas normal ! Sincèrement, on ne se sent plus en sécurité face à ces indélicats qui arrivent à imposer leur diktat, et à la complicité coupable des observateurs qui font les bons en évitant par tous les moyens de recourir aux sanctions et à l'exclusion des candidats pris en flagrant délit de fraude", regrette-t-on.Le même surveillant a également parlé des retards constatés dans la distribution des sujets d'examen en violation de la réglementation d'usage et des instructions de la Direction locale de l'éducation qui aura déployé de gros moyens pour lutter contre ces pratiques. Lesquelles pratiques sont consacrées localement par certains chefs de centre qui auraient toléré la fraude, afin de conforter leur position en matière de pourcentage et de classement, dénonce un autre surveillant, qui invite les observateurs dépêchés par le ministère de tutelle à visiter, pour ne citer que ces deux centres, le technicum Abderrahmane-Bnou Roustem et le CEM Ibn-Badis à Tamanrasset, pour confirmer cet état de fait.
À leur tour, les candidats, interrogés sur les conditions mises en place par les autorités, ont évoqué le manque de climatisation dans les salles de composition. Selon eux, "le problème n'est pas dû au dysfonctionnement des climatiseurs, mais au refus inexpliqué du chef de l'établissement de les mettre en marche. Le même responsable qui s'est excusé auprès des candidats doit comprendre que c'est notre avenir qui est en jeu. Perturbés par une chaleur intenable, on arrive à peine à se concentrer. On se demande donc à quoi peuvent servir ses excuses en cas d'échec '", s'interroge un candidat non sans dépit.

RABAH KARECHE