Algérie - Revue de Presse

La filière laitière passée au peigne fin



La production de lait échappe au contrôle vétérinaire Sous l?égide de la chambre d?agriculture de la wilaya de Constantine (CAW), dont la base professionnelle repose sur 15 associations dûment agréées, les opérateurs et les représentants des 6 associations spécialisées dans la production animale se sont réunis hier au siège de la DSA pour débattre des problèmes inhérents au secteur. Une rencontre insérée dans un atelier appelé à fonctionner, selon le président de cette instance, au rythme d?une réunion bihebdomadaire. Le but de la man?uvre est de répondre à un v?u largement exprimé par les intéressés eux-mêmes à la faveur de la dernière assemblée générale de la CAW. Soulagés d?étaler dans la transparence et loin de toute démagogie les problèmes relatifs à leurs professions respectives, les participants ont plébiscité cette initiative qu?ils espèrent inscrite dans la durée. Actualité oblige, cette première réunion du genre a été exclusivement consacrée au grand problème de l?heure, à savoir la filière laitière que les opérateurs ont explorée dans toute sa diversité et surtout dans toute sa complexité. Au bout du compte, en dehors de quelques aspects purement techniques, « la voie lactée » a livré pour la circonstance quelques-uns de ses aspects les plus méconnus du grand public. L?on apprend que 11% seulement de la production locale de lait cru sont collectés et distribués par des gens agréés. Quant au plus gros de la production, il échappe, du fait même de cet anachronisme, au contrôle sanitaire mis en place par l?inspection vétérinaire pour prévenir les zoonoses, en particulier la brucellose et la tuberculose. Rappelant un bilan officiel affiché par la direction des services agricoles, il a été précisé que la production de lait cru a atteint 13 millions de litres pour le compte de l?exercice 2006. Une performance sans précédent en référence aux seuils atteints ces six dernières années : 3 651 587 litres de lait cru produits en 2001, 5 770 618 litres en 2004 et près de 9 millions de litres en 2005. Pris tels quels, ces chiffres se passent de commentaire. Mais pour autant, personne ne s?en gargarise parmi les opérateurs présents à cet atelier. Ils ont préféré dans leur quasi-majorité se pencher sur les problèmes de terrain, à l?instar de la survivance des circuits informels de distribution de lait cru. Des pratiques illustrant à elles seules un dysfonctionnement en mesure de déboucher sur un véritable problème de santé publique, d?autant que les méthodes de gestion archaïques en cours dans certaines exploitations ont été stigmatisées comme autant de facteurs favorables à l?émergence des zoonoses. L?occasion pour les opérateurs de rebondir également sur le problème lié à la cherté de l?aliment du bétail, l?avoine en particulier, un produit essentiel, selon eux, pour coller aux critères de qualité du lait cru, notamment en matière de protéines et de matières grasses. Evoquant un projet de livraison de 6000 génisses annoncé par la tutelle dans le cadre du plan quinquennal, le président de la chambre d?agriculture s?étonnera, pour sa part, du retard enregistré dans les différents maillons de la chaîne. L?opération était pourtant inscrite dans l?urgence, les plus hautes instances étant convaincues que cette mesure pouvait aboutir au règlement d?une partie de la problématique de la filière laitière, qui compte globalement 33 500 génisses, dont 14 000 sont créditées du label de vaches laitières modernes (VLM).
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