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La faim justifie les moyens humanitaires




La faim justifie les moyens humanitaires
Les villes assiégées ' Le fait peut paraître anodin. Mais il traduit essentiellement la progression et le contrôle du terrain par les troupes de Bachar El Assad, maîtres des bastions jugés inexpugnables du Front El Nosra et de Daech mis en déroute. C'est donc vers la ville Mouadamiyat al-Cham, aux mains des rebelles, que le premier convoi de 40 camions se rendra pour alléger les souffrances des populations, alors que 35 autres prendront le chemin de Madaya et Zabadani, proche de Damas. Le reste, quelque 20 poids lourds, se dirigeront vers les deux localités chiites de la province d'Idleb, Foua et Kafraya, assiégées par les rebelles. A Madaya, symptomatique de la crise humanitaire pour avoir enregistré des cas de décès par la faim, elle accueillera une clinique mobile. Le drame humanitaire est incommensurable. Il sévit durement contre une population d'un million de personnes qui vivent, selon un rapport de l'ONU, « un risque accru ce décès » en raison du manque de nourriture, d'électricité et d'eau courante dans 46 localités encerclées.A juste titre, la bataille humanitaire est enclenchée par le régime de Bachar El Assad autorisant l'organisation et l'envoi des convois humanitaires, dûment certifiés à l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, en visite à Damas depuis lundi dernier. Globalement, selon l'Ocha, l'Office des Nations unies pour l'aide humanitaire, sont concernées : Deir Ezzor (nord-est), Foua et Kafraya, Madaya, Zabadani, Mouadamiyat al-Cham et Kafar Batna. Un « test » pour Damas tenu par le « devoir » humanitaire, comme l'a proclamé l'émissaire onusien ' Damas a réfuté cette approche. « Le gouvernement syrien a maintenant besoin de tester la crédibilité de l'émissaire de l'ONU », a indiqué un responsable du ministère des Affaires étrangères cité par Sana.Il est toutefois vrai que la logique de la guerre destructrice imposée à la Syrie depuis 5 ans est relativement rompue par la volonté consensuelle des belligérants acquis au passage des convois humanitaires dans les villes assiégées par les rebelles et les territoires contrôlés par le gouvernement. La percée humanitaire est l'autre chance de règlement pacifique en quête de trêve que les Etats-Unis et la Russie s'emploient à imposer d'ici à la fin de la semaine au terme d'un accord conclu entre les puissances et prévoyant justement l'accès humanitaires aux régions. La « cessation des hostilités » a laissé sceptique autant Washington que Damas jugeant « difficile » une telle éventualité. Sur le terrain, les combats se sont intensifiés. Ankara, qui appelle à une « opération terrestre avec nos alliés internationaux » contre « tous les groupes terroristes en Syrie » impliquant Daech mais aussi les forces du régime de Damas et les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), mène sa propre guerre contre les kurdes syriens. « Il n'y aura pas d'opération militaire unilatérale de la Turquie », a précisé un responsable turc. Pour la 6e journée consécutive, les bombardements turcs ont visé les postions des YPG au nord d'Alep et de Tall Rifaat, un bastion rebelle tombé la veille aux mains des forces kurdes.L'offensive turque a été dénoncée par l'Iran et son allié, le Hezbollah, mettant en garde contre le risque d'embrasement généralisé particulièrement favorisé par l'option de déploiement des troupes turques et saoudiennes. Le bourbier syrien est une réalité tangible attestée par l'espoir humanitaire écrasé sous les bombes des acteurs régionaux et internationaux de la guerre mondiale en Syrie.


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