Algérie - Revue de Presse


Le peuple algérien vit avec un stress permanent. Il est stressé par 130 années d?occupation coloniale, il est stressé par une guerre d?indépendance terrible, il est stressé par un pouvoir qui, dès juillet 1962, lui a confisqué sa liberté et l?a plongé dans une angoisse horrible. Il a besoin de retrouver le sourire, de renaître à la vie. Il a besoin de dirigeants qui le comprennent, qui soient à ses côtés, pas de gouvernants qui l?ont transformé en un tube digestif. Ce peuple a besoin d?épanouissement, d?être partie prenante des décisions qui engagent son avenir, d?être respecté. Le 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution est une occasion exceptionnelle pour solliciter le citoyen, pour l?associer aux festivités, pour lui restituer cette révolution détournée au profit d?un groupe. Il n?en a rien été. La fête s?est limitée aux sphères officielles, aux réceptions classiques, aux traditionnelles « bousboussates ». Pour la circonstance, les organisateurs ont cru innover en retirant de leurs carreaux des « chanteurs » oubliés qui avaient déjà fait leurs classes avec Mme Massu pour se reconvertir, avec un rare opportunisme, au chant patriotique et aux bienfaits de la révolution agraire après l?indépendance. Les rues d?Alger n?étaient même pas pavoisées comme le veut la tradition, alors que le ministère des Moudjahidine a reçu un budget de deux milliards de dinars pour l?organisation de cette commémoration. On devine aisément ce qui a du se passer à l?intérieur du pays. En clair, les Algériens n?avaient pas du tout l?impression de vivre un événement important. Ils ont vaqué à leurs occupations normales, avec leur lot de monotonie quotidienne. La seule effervescence constatée hier était du côté des marchés. C?est plutôt la tristesse qui est devenue le trait marquant chez ce peuple pourtant méditerranéen, une tristesse accentuée par une décennie de terrorisme islamiste. Il y a de quoi s?inquiéter et d?être jaloux à la fois lorsqu?on voit la fébrilité et l?ambiance joyeuse chez d?autres peuples à l?approche des fêtes, un comportement qu?ils arrivent jusqu?à communiquer à d?autres peuples. C?est dire que le peuple algérien est à psychanalyser. C?était le devoir et l?obligation des maîtres du pays de chercher à comprendre. Mais leur médiocrité et leur incompétence ne leur permettent pas de réfléchir dans cette direction. Ils excellent dans un seul art : comment rester au pouvoir et partager la rente.



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