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La désorganisation du marché en cause Flambée des prix des fruits et légumes



La désorganisation du marché en cause                                    Flambée des prix des fruits et légumes
Ce sont toujours les petites bourses qui ressentent les conséquences de la hausse des prix des matières premières alimentaires.
Les prix des fruits et légumes ont connu des augmentations sensibles ces derniers jours. Une augmentation allant du simple au double par rapport aux prix pratiqués avant la fête de l'Aïd. Le désarroi des chefs de famille se fait sentir devant chaque étal, dans les marchés couverts de la capitale, où quasiment tous les légumes sont hors de la portée des petites et moyennes bourses. Et les ménages doutent des chiffres officiels sur le taux d'inflation et le niveau de vie communiqués récemment. «Cette inflation n'explique pas à elle seule l'augmentation anarchique des prix», déclare une mère de famille qui n'a pas pu retenir sa colère face à un vendeur de légumes : «Des aubergines à 120 DA, du chou-fleur à 50 DA le kilo, que mangera le pauvre alors '»
Les légumes dits de saison suivent toujours leur tendance haussière. Les carottes sont cédées à 80 DA, les poivrons et la tomate à plus de 120 DA. «Par le passé, la plus pauvre des familles se permettait des soupes de légumes et des plats de légumes de saison ; aujourd'hui, c'est vraiment un luxe inaccessible», lâche un père de famille interrogé à Alger. Les couffins se font de plus en plus petits. «Les quelques légumes qui restent accessibles serviront certainement à l'assaisonnement des pâtes. Moi, je crains que cela ait des répercussions sur la santé de nos enfants, privés de plus en plus de légumes», s'inquiète une jeune maman. Les étals réservés aux pâtes alimentaires constituent la destination finale des chefs de famille. «Entre un paquet de spaghettis à 45 DA et une soupe de légumes qui coûtera plus de 500 DA, le choix est vite fait», explique une mère de famille, qui dit avoir épuisé toutes les bonnes astuces pour préparer à manger à moindres frais. «Avec les prix affichés, même un logiciel sophistiqué n'aurait pas trouvé de solution», ironise-t-elle.
La situation au marché de gros est tout autre. Selon les grossistes, les prix affichés à ce niveau reflètent une baisse «sensible» en comparaison avec les tarifs pratiqués il y a quelques jours. L'entrée sur le marché des légumes saisonniers cultivés sur la bande côtière est à même de soulager les pénuries constatées avant l'Aïd et qui ont provoqué des augmentations pour les prix de certains légumes. La carotte, la courgette, la tomate et la pomme de terre devraient être cédées à des prix plus «cléments» puisqu'au niveau des grossistes, la tomate et la courgette ne dépassent pas les 50 DA le kilo, la carotte 30 DA.
Les prix de la pomme de terre varient selon la qualité. Celle fraîchement récoltée est cédée à 50 DA au niveau des marchés de gros, mais rien ne justifie la flambée des prix celle stockée, qui est cédée à 70 DA au détail, estime Farid Touami, président de la commission nationale des mandataires des marchés de gros.
Selon les grossistes, les défaillances constatées au niveau de la régulation des marchés, comme l'absence d'affichage et la multiplication des intermédiaires, expliquent la flambée «anarchique des prix qui ne répondent pas à la règle commerciale de l'offre et la demande». L'Etat a brillé par son absence dans l'organisation du réseau de distribution, ce qui a favorisé les pénuries provoquées et la multiplication des intermédiaires. L'absence de surfaces commerciales comme les marchés couverts destinés aux détaillants de fruits et légumes est également un facteur favorisant la hausse anarchique des prix. «140 marchés de gros pour tout le territoire national et un marché de proximité par commune dans les grandes villes, des communes entières privées de ce genre de structures sont autant d'éléments qui déstabilisent l'équilibre du marché», explique Farid Touami. Et ce sont les petites bourses qui en ressentent les conséquences.
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