Algérie - A la une

La désobéissance civile en débat



Les mardis estudiantins ne sont plus à Oran. Ils ont, depuis un mois, été remplacés par une agora citoyenne qui regroupe des acteurs lambda de la scène contestataire locale. Des citoyens qui n'ont pas peur de se dévoiler individuellement et de s'afficher publiquement loin de la foule protectrice des vendredis. Et c'est sur la place du 1er-Novembre qu'on mesure ce courage de prendre la parole au milieu de l'indifférence générale et sous les yeux attentifs mais discrets des services de sécurité.Hier, une poignée de citoyens, des habitués de la place mais aussi des curieux venus prendre le pouls du hirak, s'est réunie sous le ciel implacable de cet été oranais. Au programme des débats, le sujet de l'heure : la désobéissance civile. Un sujet polémique qui a fait réagir les présents entre partisans convaincus et adversaires attentistes ainsi que les mécanismes à mettre en place en cas de véritable dialogue avec le pouvoir réel après la satisfaction de tous les préalables conditionnés dont l'élargissement des détenus d'opinion.
Pour Mahmoud, figure incontournable du mouvement populaire, la contestation doit rester pacifique. "Elle a commencé silmiya et doit se poursuivre silmiya", affirme-t-il. Son avis tranché sur la question ne fait pas forcément l'unanimité puisque des voix contraires se sont fait entendre à ce propos. Un intervenant a estimé qu'il faut connaître en amont les points faibles et les points forts de la société algérienne avant d'entamer cette voie. "Le niveau politique des Algériens est en dessous de zéro et il faut voir ce qui a été fait ailleurs avant de s'engager sur cette voie", explique-t-il.
Il fera l'apologie de Taleb Ibrahimi, estimant qu'il est l'homme de la situation et que c'est à lui de conduire le gouvernement de transition, appelant au passage à la dissolution des deux Chambres ainsi que des partis de l'allégeance. Il appellera également à faire attention à la classe bourgeoise locale, en citant quelques noms de la "noblesse" oranaise, qui dicte sa loi alors que la souveraineté doit revenir au peuple.
Une enseignante universitaire, elle aussi habituée de ces agoras, interviendra pour tracer l'historique de la Constitution depuis Ben Bella en soulignant que les libertés individuelles des Algériens sont menacées et que la Constitution, dans sa formule actuelle, est une entrave au peuple. Pour un autre intervenant qui s'est présenté comme enseignant universitaire à l'Usto, les solutions existent et le peuple doit dialoguer avec l'armée, avec Gaïd Salah et doit penser à choisir ses représentants. Il appelle aussi à revoir et la Constitution et la loi électorale.

Saïd Oussad
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