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"L'oppression nous conduit droit vers une élection illégitime"



Pour l'historien Ramadane Hadji, également acteur du mouvement populaire à Tamanrasset, aucune élection n'aura lieu tant que le peuple n'a pas recouvré sa souveraineté comme le stipule la Constitution. "Notre combat continue jusqu'à l'aboutissement de toutes les revendications de son excellence le peuple. Le pouvoir en place doit comprendre que la transition démocratique ne se fait jamais avec l'oppression et la tyrannie. On ne peut aller vers une élection présidentielle tant que les larbins du régime continuent de s'acharner contre la volonté du peuple et d'arrêter tous les opposants à leur choix politique. Le climat politique actuel est défavorable au prochain scrutin", a estimé notre interlocuteur, en qualifiant d'illégitime l'élection que comptent organiser les autorités abhorrées, le 12 décembre prochain. Plus loin, l'historien de l'Ahaggar a évoqué le scénario du boycott si l'on continue d'adopter un dialogue de sourds et de mettre en sourdine les revendications de la rue. "Une chose que nous avons constatée, c'est que la révolution populaire a été infiltrée par des personnes qui n'obéissent qu'aux maîtres du moment. Ils sont connus de tous", ajoute-t-il avec la même verve. Le message de notre interlocuteur sonne comme un rappel aux amnésiques qui saluent l'intervention de l'armée pour la résolution de la crise politique que traverse le pays. "Il ne faut pas oublier que c'est l'armée qui s'est emparée de l'Etat depuis 1962, soit au lendemain du coup d'Etat contre le gouvernement provisoire dirigé par Ben Youssef Ben Khedda. L'histoire a bien retenu que ce sont les putschistes d'Oujda qui ont pris le contrôle de la capitale jusqu'à l'investiture d'Ahmed Ben Bella, avant d'être, lui aussi, renversé en 1965 par l'armée." Hadji Ramadane invite le chef d'état-major de l'armée à marquer l'histoire en entendant la voix du peuple qui réclame depuis le début de la révolution, bien avant le 22 février 2019, un "Etat civil et non militaire". "Ahmed Gaïd Salah doit tirer les enseignements de ses prédécesseurs et regarder ce que deviennent Khaled Nezzar et Mohamed Betchine. Il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. Ces généraux étaient tous en position de force avant de s'effondrer et de devenir faibles. Une chose est sûre, l'histoire ne pardonne jamais", a-t-il conclu.
RABAH KARECHE
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